ITW: Migration, coopération… : L’ambassadeur du Sénégal à l’Union européenne partage ses notes

Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal en Belgique, au Luxembourg et auprès de l’Union européenne, Baye Moctar Diop évoque l’actualité marquée par la migration irrégulière. Dans cet entretien, il aborde les relations qu’entretient le Sénégal avec l’Union européenne en matière de coopération, tout en revenant sur certains projets phares qui ont été financés grâce à l’accompagnement de l’Ue pour lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière, promouvoir l’emploi, entre autres. Aussi revient-il sur les accords de coopération qui lient le Sénégal à l’Ue en lien avec la migration, sur la mobilité africaine avec des instruments de l’Union africaine comme le protocole de libre circulation et celui de la Cedeao relatif à la libre circulation des personnes et des biens. Il n’a pas manqué de revenir sur les bons liens qui existent entre les Sénégalais de sa circonscription et les autorités consulaires, mais aussi le travail des autorités consulaires au profit des Sénégalais de l’étranger, notamment ceux de Belgique et Luxembourg.

Avec quel regard analysez-vous la propension des jeunes Africains, notamment Sénégalais, qui partent des côtes sénégalaises pour tenter de rejoindre l’Europe par la mer ?

Je constate cette vague de départs avec beaucoup d’amertume parce que, de mon point de vue, rien ne justifie les risques que ces jeunes prennent pour tenter de rallier l’Europe. Le Sénégal n’est pas un pays en guerre, leur vie n’y est pas menacée et des opportunités d’emplois ne manquent pas. Je suis convaincu que s’ils mobilisaient autant d’efforts et de risques pour aller en Europe que pour se donner les moyens de réussir au Sénégal, la situation serait autre.

Je souhaite qu’il y ait une vraie mobilisation nationale autour des enjeux et défis de la migration irrégulière. Car il urge de faire comprendre à ces jeunes que par la persévérance et la force de leurs bras, ils peuvent réussir et s’épanouir au Sénégal ; qu’ils constituent notre atout-maître pour le développement économique et social du pays ; que l’idée qu’ils se font de la réussite en Europe ne correspond pas à la réalité ; que pour en arriver à ce niveau de réussite, les jeunes européens eux-mêmes n’ont jamais, par le passé, pris autant de risques dans leur quête de mieux-être ailleurs ; qu’ils ont plutôt besoin d’être formés aux métiers de leurs terroirs, de développer leurs capacités d’auto-emploi et d’auto-entrepreneuriat afin de tirer profit des politiques et programmes publics mis en place par le gouvernement en réponse à leurs préoccupations.

Certains estiment que c’est un échec des politiques, notamment des relations de coopération qu’entretiennent le Sénégal et l’Ue. Quel est votre avis en votre qualité de représentant du Sé­négal auprès de l’Ue ?

C’est inexact de dire cela. Pour moi, la raison qui pousse les jeunes à partir par tous les moyens, c’est la quête d’un mieux-être ailleurs qu’au Sénégal. Répondre à une telle préoccupation est de la responsabilité du gouvernement qui le fait, du reste, avec les atouts et contraintes de divers ordres du moment. La coopération peut certes aider à cet effet. Cependant, on ne saurait lui imputer une quelconque responsabilité dans la recrudescence de ce phénomène.

En visite à Dakar en octobre dernier, la Com­missaire de l’Union européenne en charge des Partenariats internationaux a informé d’un financement de 30 millions d’euros au Sénégal, s’inscrivant dans le cadre de la prévention de la migration irrégulière. Le gouvernement du Sénégal semble ne pas avoir été au courant d’un tel financement. En votre qualité de représentant permanent au sein de la Commission de l’Ue pour le compte du Sénégal, avez-vous été informé ?

Le gouvernement est forcément au courant puisque l’annonce a été faite à Dakar. Un tel appui financier est fort utile dans le contexte actuel qui voit le gouvernement accentuer ses efforts de lutte contre la migration irrégulière, notamment par la montée en puissance du dispositif mis en place par nos Forces de défense et de sécurité pour combattre le trafic de migrants. A cet égard, tout appui, de quelque nature qu’il puisse être, destiné à renforcer nos équipements de surveillance de nos côtes et de patrouilles en haute mer, est le bienvenu. J’ignore la destination exacte de ces 30 millions d’euros, mais si c’est pour accompagner le Sénégal dans la réalisation de tels objectifs, alors il faut s’en féliciter.

Quelle est la nature des relations entre le Sénégal et l’Ue ?

La coopération entre l’Union européenne et le Sénégal est présentement régie par une stratégie conjointe dont la première phase de mise en œuvre a couvert la période de 2018-2023. La stratégie conjointe sert de cadre de référence pour accompagner le Sénégal vers la réalisation de projets structurants qui relèvent des priorités de politique publique du Sénégal. Il y a ensuite l’Accord de coopération en matière de pêche durable signé en 2019 et dont le terme est fixé à la fin de ce mois de novembre. Il y a enfin un régime commercial préférentiel spécifique faisant du Sénégal le deuxième plus grand bénéficiaire du régime «tout sauf les armes» sur le continent africain. Ce régime commercial préférentiel permet à notre pays de pouvoir exporter sur le marché européen ses produits libres de droits et sans limitation.

C’est au total une coopération multiforme qui couvre différents secteurs tels que l’éducation, la formation, l’économie, le commerce, l’énergie, les transports, la santé, etc. L’Ue figure parmi les partenaires-clés de notre pays dont elle appuie certains projets, à travers l’instrument Global Gateway lancé en 2021 par la Commission européenne. Grâce à cette initiative, l’Ue a soutenu la réalisation du Bus rapid transit (Brt). Elle accompagne également le Sénégal dans sa transition énergétique, à travers le Jetp dont l’objectif est de porter notre mix énergétique à 40% d’ici à 2030. Une autre initiative phare qui mérite d’être mise en relief est le projet Madiba de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd) pour la construction d’un nouveau site de production de vaccins au Sénégal. Ce projet est soutenu par la «team Europe» regroupant l’Ue, ses Etats membres, leurs agences de développement et la Banque européenne d’investissement (Bei).
Dans le domaine des infrastructures, on peut encore citer la construction du Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal dont l’exécution est en cours avec un crédit de 22 millions d’euros de la Bei. La même Bei a accordé en septembre dernier, un prêt de 30 millions d’euros à la Banque agricole pour accompagner les petites et moyennes entreprises sénégalaises dans le développement des chaînes de valeur agricoles. Ces exemples parmi tant d’autres, témoignent du dynamisme de notre coopération avec l’Ue et ses Etats membres.

Quels sont les accords de coopération qui lient le Sénégal à l’Ue en lien avec la migration dans un contexte de volonté manifeste de l’Ue d’externalisation de ses frontières avec les pays tiers et réaffirmée dans son pacte migration et asile qui doit entrer en vigueur en 2026 ?

Notre coopération avec l’Union européenne sur cette question est matérialisée par un dialogue politique et technique confiant. Ce mécanisme nous permet d’échanger régulièrement et d’aborder toutes les questions en lien avec la migration aussi bien au plan technique qu’au plan politique, en vue d’assurer une gestion concertée des flux de migrants quittant les côtes sénégalaises vers l’Europe. Cette question me permet d’ailleurs de revenir sur une précédente, relativement à la prise en compte de la question migratoire par notre coopération avec l’Ue. Il faut le dire en le soulignant avec force, parce que la lutte contre le chômage des jeunes est une priorité de premier ordre pour le Sénégal. L’Ue (la Commission et ses Etats membres) a plusieurs fois accordé un appui technique et financier à des programmes publics mis en place par le gouvernement pour y faire face.
Il en est ainsi du programme d’appui budgétaire jeunesse doté d’une enveloppe financière de 70 millions d’euros de dons. Il vise à soutenir la mise en œuvre du programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes à travers quatre (04) axes dont un concerne la gouvernance de la migration, la réinsertion des migrants de retour et la réadmission. Ce programme lancé en 2022, est en cours d’exécution. Avant ledit programme, il y a eu les nombreux autres réalisés, au titre du fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, tels que le PlaseprI/Pasped avec pour objectif de réduire la migration irrégulière grâce au soutien au secteur privé et à la création d’emplois au Sénégal. Le Projet d’appui à la réduction de l’émigration rurale et à la réintégration dans le bassin arachidier (Parerba) a également été mis en place dans le cadre de la coopération avec l’Ue, en vue de freiner l’émigration rurale en augmentant les opportunités économiques pour les ménages ruraux. Il y a aussi le Peceren, mis en œuvre dans huit régions du Sénégal pour contribuer à la réduction de la migration irrégulière par le soutien à la résilience des populations, la création d’emplois et l’accroissement des opportunités économiques pour les ménages ruraux.

On peut également citer le programme «développer l’emploi au Sénégal-tekki fii» mis en œuvre dans les régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Tambacounda par l’Afd, LuxDev et l’adepme pour optimiser les opportunités économiques de ces localités, valoriser les réussites individuelles et proposer des alternatives à la migration irrégulière. Un dernier exemple et non des moindres est le Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) dédié au soutien des actions de développement local et des initiatives de la diaspora sénégalaise établie dans des pays comme l’Espagne, l’Italie, la France ou la Belgique. Il faut aussi souligner l’importance des accords bilatéraux pour promouvoir la mobilité de la main-d’œuvre signés entre le Sénégal et des Etats de l’Ue, notamment avec l’Espagne, ou encore des programmes de mobilité entrepreneuriale, à l’image du projet-pilote Wecco Entreprendre entre le Sénégal et la Belgique.

Au même moment que l’Ue promeut la migration régulière et le respect de la dignité humaine, l’obtention de visa pour les Africains voire Sénégalais relève d’un parcours du combattant d’une part, et d’autre part elle finance des Etats qui utilisent les fonds européens pour commettre des violations sur des personnes. N-est-ce pas un paradoxe ?

Votre question révèle à elle seule toute la complexité du phénomène migratoire. Elle pourrait être ainsi reformulée : comment endiguer la migration irrégulière sans entraver la mobilité ni violer les droits élémentaires des migrants ? L’Europe et ses partenaires sont bien conscients que ce défi reste entier malgré les efforts consentis au sortir du Sommet de la Valette. C’est dire qu’il va falloir continuer la concertation autour de ces problématiques dans un esprit de compréhension mutuelle qui exclut la xénophobie et le reflexe du tout sécuritaire conduisant à la fermeture des frontières. La migration doit être appréhendée comme une opportunité pour les pays de départ et de destination. Elle appelle une gouvernance concertée qui combat les trafics et optimise ses bénéfices.

Quelle est selon vous la meilleure approche pour une meilleure gestion de la migration tenant compte du fait que la migration africaine vers l’Europe est moins importante que celle qui se fait à l’intérieur du continent ?

A mon avis la complexité de la question migratoire dont les causes comme je l’ai déjà indiqué, ne devraient pas faire l’objet d’une analyse réductrice, justifie la nécessité de multiplier les axes d’intervention en vue de rendre effectives les mesures prises pour freiner les vagues de départs. En plus de la sensibilisation, du renforcement de la gestion des frontières et de la lutte contre les trafics de migrants, il faudrait aussi continuer à prendre en charge les aspirations légitimes des personnes tentées par l’aventure. Cela pourrait passer par la mise en place de programmes dédiés à la formation, l’employabilité et l’entrepreneuriat, ainsi que le renforcement de l’équité territoriale. A cet égard, je me réjouis des efforts du gouvernement et la volonté affichée par les autorités sénégalaises de mieux répondre aux préoccupations des jeunes en les plaçant au cœur des priorités de notre pays.

La politique restrictive de l’Ue avec l’externalisation de ses frontières dans certains Etats africains ne semble pas favoriser une meilleure gouvernance migratoire et ouvre la porte à toutes sortes de trafics. N’est-il pas temps de changer de pratique avec une gestion inclusive de cette problématique, prenant en compte les intérêts de chaque partie ?

Chacun peut avoir un point de vue sur l’externalisation des procédures d’admission et il est évident que le sujet est controversé, même pour les Etats membres. C’est dire que la bonne formule n’est pas encore trouvée. D’où la nécessité de poursuivre le dialogue avec tous les acteurs. Toujours est-il que la prise en charge efficace du phénomène ne pourrait se faire en l’absence de solutions adaptées tenant compte des causes profondes et des défis d’ordres économique, politique, sécuritaire, environnemental qui poussent ces jeunes à prendre tous les risques pour rejoindre l’Europe.

La libre circulation pose problème même en Afrique et au sein de régions comme la Cedeao malgré l’existence du protocole 1979. Cela n’est-il pas dû à un manque de volonté politique ?

Les textes fondateurs de la Cedeao consacrent la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. De plus, l’organisation continue de renforcer son arsenal juridique pour consolider cet acquis et en faire une des pierres angulaires de l’intégration sous-régionale. D’abord par des instruments tels que le Protocole A/P1/5/79 portant sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement, le Protocole A/P/3/5/82 portant code de citoyenneté de la Communauté et les protocoles additionnels relatifs à l’exécution de ces mesures. Ensuite, par l’institution d’un passeport Cedeao avec la Décision A/Dec.1/5/2000 et l’introduction, depuis 2014, d’une carte d’identité nationale biométrique. En somme, la Cedeao a créé, d’un point de vue légal et réglementaire, les conditions pour assurer la libre circulation des personnes sur toute l’étendue de l’espace communautaire.

Si maintenant avec tous ces instruments, la libre circulation des personnes n’est pas encore une réalité en Afrique de l’ouest, alors il est légitime de se poser des questions. Le cadre pour faciliter la libre circulation des personnes existe déjà. Ce qui veut dire qu’à priori rien ne s’oppose à la mobilité des citoyens dans l’espace Cedeao. Il faudrait peut-être continuer à sensibiliser les populations sur les opportunités que représente ce large marché d’environ 400 millions de consommateurs et multiplier les initiatives transfrontalières en vue de mieux assurer l’application effective de certaines dispositions communautaires relatives à la libre circulation des personnes.

L’Union africaine à certes un cadre de gouvernance de la migration. Néanmoins, elle ne dispose pas d’une politique migratoire autour de laquelle s’accordent les Etats africains. Au regard de votre expérience professionnelle, quelle est la meilleure approche pour pallier cela et permettre une meilleure mobilité des Africains en Afrique et que les Etats africains ne négocient pas séparément avec les autres organisations du monde ?

L’Union africaine, beaucoup l’ignorent, dispose d’un Protocole sur la libre circulation des personnes. Ledit protocole a été soumis à la signature des Etats membres en 2018 à Kigali lors du Sommet extraordinaire sur la Zone de Libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le fait que le Traité instituant la Zlecaf soit entré en vigueur et que le Protocole sur la libre circulation des personnes qui l’accompagne peine à rassembler le minimum de signatures pour entrer en vigueur, est un énorme problème. Cela démontre que le reflexe sécuritaire et le protectionnisme économique ont une certaine prégnance sur les relations interafricaines. Sur cette question, il serait pertinent de renforcer la voix des peuples africains, leur permettre de parler et d’agir pour eux-mêmes sur les sujets touchant la libre circulation des personnes. L’Ua gagnerait également à s’inspirer de l’expérience des communautés économiques régionales sur la question, tout comme il lui serait utile d’interagir plus fréquemment avec elles sur le sujet en vue d’une prise en charge coordonnée et harmonieuse de la question migratoire.

Souvent les Sénégalais établis à l’étranger se plaignent de l’inaccessibilité de leurs autorités à l’étranger. Est-ce le cas en Belgique ?

Les ambassades et consulats du Sénégal sont investis d’une mission de service public. Ce qui veut dire qu’ils ne sauraient faire l’objet, sans raisons justifiées, d’inaccessibilité pour nos concitoyens. Pour le cas de Bruxelles, mes collaborateurs et moi œuvrons à être le plus proche possible des Sénégalais résidant en Belgique et au Luxembourg. Nous continuons également à travailler pour faciliter davantage l’accès à des services de qualité par l’utilisation des outils digitaux afin de permettre aux Sénégalais vivant dans la juridiction de disposer des toutes les informations pertinentes depuis leur lieu de résidence, sans nécessairement avoir besoin d’effectuer un déplacement.

Nous recueillons aussi les avis partagés sur les différentes plateformes de l’ambassade pour améliorer la qualité du service, mais aussi pour corriger les éventuels manquements soulevés par les usagers. L’ambassade entretient de très bons rapports avec les Séné­galais vivant en Belgique et au Luxembourg. Nous sommes en contact permanent avec toutes les associations qu’elles soient à caractère social, religieux ou autre. L’ambassade soutient les initiatives de nos compatriotes de la Belgique et de Luxem­bourg, et nous participons, à chaque fois que notre agenda le permet, aux activités organisées par les Sénégalais de la juridiction.

Ils sont au nombre de combien, et bénéficient-ils des initiatives étatiques en leur faveur pour favoriser leurs investissements et/ou leur retour au pays ?

La Communauté sénégalaise en Belgique est estimée à près de 7500 personnes selon les dernières données officielles dont dispose l’ambassade. Nos compatriotes résidant en Belgique, au même titre que les autres Sénégalais de la diaspora, ont accès aux initiatives du gouvernement qui leur sont dédiées. L’ambassade met à leur disposition toutes les informations pertinentes con­cernant par exemple le Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur ou le Fonds femmes de la diaspora. Nous travaillons également en étroite collaboration avec les autres services du ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangère pour assurer une prise en charge diligente des dossiers transmis à nos services.

Quel message adressez-vous aux jeunes et familles des jeunes qui pensent que l’Europe est la solution en risquant leur vie ?

Comme message, permettez-moi de relayer les propos du président de la République suite au drame survenu au large de Mbour, le 11 septembre dernier. Sur les lieux du drame et s’adressant aux jeunes Sénégalais tentés par l’aventure, il avait dit : «Il n’y a pas de miracle. Tous les pays sont construits par des êtres humains. Les gens ont connu la guerre, la dictature, la famine, la pauvreté, mais ils sont restés et se sont serré la ceinture pour travailler et changer le visage de leur pays. Ceux qui étudient (les jeunes) doivent avoir la patience et savoir qu’il y a un temps de formation, d’apprentissage, d’acquisition d’expérience, de recherche du travail, avant de considérer qu’il faut aller dans ce péril de l’émigration irrégulière qui en dernier ressort ne doit pas être la solution. Patriotisme, confiance en soi et en son pays, patience, persévérance sont les maître-mots qui se dégagent des propos du président de la République. Je ne saurais leur recommander plus que ça comme viatique pour une vie harmonieuse.

SOURCE LEQUOTIDIEN

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