Relogement des acteurs de l’aéroport Leopold Sédar Senghor

Parfum de scandale avec le lotissement de Mbour 4

Avec l’ouverture de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), l’Etat du Sénégal avait promis de reloger les acteurs aéroportuaires ayant quitté la plateforme de Léopold Sédar Senghor, pour rejoindre Diass. La promesse était d’offrir une parcelle à chacun des 500 acteurs et une dizaine aux syndicats. Ainsi, le ministère de tutelle qui avait porté cet engagement, s’engage à accompagner l’ensemble des travailleurs de la plateforme, dans leurs démarches de recherche et d’acquisition de terrains à usage d’habitation, sur les espaces immatriculés au nom de l’Etat.

Devant les lenteurs observées pour l’acquisition de ces parcelles dans la zone de l’AIBD, la décision a été finalement prise d’aller vers le pôle de développement urbain de Daga Kholpa, avant que l’opération ne se concrétise avec le lotissement de Mbour 4. Mais avec les attributions dans ce site, des voix discordantes commencent à se faire entendre, surtout du côté des agents partis entre-temps à la retraite, qui grognent en sourdine et détectent un parfum de scandale, après avoir été zappés. Pourtant, des sources relèvent que les parcelles dédiées ont été bel et bien distribuées sans que la destination d’un millier ne soit connue. Et pendant ce temps, de gros bonnets de l’arène politique ont bénéficié de ces parcelles.

Dr. Babacar Diop, Maire de la ville de Thiès, avait alerté récemment, en affirmant que «la gestion des 484 hectares est en train d’être un scandale foncier au Sénégal. Elle risque même d’être le plus grand scandale foncier de notre pays. J’alerte, j’avertis, j’interpelle et en premier lieu, le président de la République, car je pense qu’il n’est pas informé de ce qui se passe aujourd’hui sur le terrain ».

Avant le morcellement, les populations de Mbour 4 Extension ont vécu le spectacle désolant de démolition de maisons en construction, sous les jets de pierres et de gaz lacrymogènes. Cette problématique de Mbour 4 Extension est partie du lotissement de 82 ha opéré en 2006, par la ville de Thiès. Malheureusement, 67 de ces 82 ha empiétaient dans la forêt classée de Thiès, d’où l’obligation d’un déclassement avant toute probable occupation. Et ce chemin a été très long, malgré la promesse ferme faite par le Chef de l’Etat en 2017. Les occupants irréguliers, foulant au pied toutes les exigences en la matière, ont commencé à construire, au point de pousser les autorités à initier une grande opération de démolition de maisons, le 25 janvier 2021, sous la supervision de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS).

Il s’en était suivi une situation de confusion dans toute la zone, avec de violentes manifestations, marquées par des blessés et plusieurs arrestations. Cette chaude journée a favorisé un déclic dans le dénouement de cette affaire et c’est ainsi que le Décret 2022- 1441 est finalement tombé. Il porte sur le déclassement de 484 ha de la forêt classée de Thiès, pour les besoins de la régularisation de la situation des occupants de Mbour 4. Lesdits 484 ha visés par le Décret sont répartis en 3 sites.

Il s’agit du site de 135 ha, déjà occupé, qui est à restructurer et à régulariser, celui de 176 ha réservé aux lotissements d’extension de Mbour 4 et le dernier site, réservé à l’extension de la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC), d’une superficie de 173 ha. Le Conseil présidentiel du 9 février dernier a également été marqué par la remise symbolique, par le Président Macky Sall, de 20 titres de propriété, sur les 3 309 bénéficiaires, notamment les membres du Collectif des habitants de Mbour 4. Ce qui devait marquer, officiellement, la fin de ce conflit qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques années. Mais force est de constater que le vent de la contestation est en train de souffler encore sur cette affaire.

L’As

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