Ce qu’il faut retenir de l’interview de Michel Barnier

Invité du JT de France 2, le Premier ministre français Michel Barnier a promis ce dimanche 22 septembre de faire des « compromis », au lendemain de la présentation de son gouvernement, menacé d’une censure de la gauche et de l’extrême droite à l’Assemblée nationale.

Parmi les indications qu’il a fournies, Michel Barnier promet notamment de ne « pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français », mais estime que « les plus riches doivent prendre part à l’effort de solidarité ». Selon le Premier ministre de droite, « maîtriser les dépenses, ça peut se faire notamment avec des prélèvements ciblés sur les personnes fortunées, ou certaines grosses entreprises ». 

« Une grande partie de notre dette est émise sur les marchés internationaux, extérieurs, il faut garder la crédibilité de la France », a-t-il ajouté, alors que le déficit public du pays s’affiche à plus de 5% du PIB, bien au-delà de la limite européenne fixée à 3% dans le cadre du pacte de stabilité.

Première urgence : le budget 2025 

L’élaboration du budget 2025, qui a déjà pris un retard inédit, est l’urgence numéro un, Michel Barnier ayant qualifié la « situation budgétaire » de la France de « très grave ». Signe de son importance, il a voulu garder un œil sur ce dossier explosif en mettant sous sa tutelle directe le ministre macroniste des Comptes publics, Laurent Saint-Martin.

Concernant la très controversée réforme des retraites, entrée en vigueur il y a un an et dont l’abolition est réclamée par la gauche et le Rassemblement national, le successeur de Gabriel Attal a indiqué qu’il souhaitait « prendre le temps de l’améliorer ». « On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé », a-t-il déclaré, ajoutant toutefois qu’il allait « faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi, pour réformer ».

La carte de l’apaisement

Le Premier ministre, qui a redit qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle en 2027, a assuré que « dans l’intérêt du pays », « il n’y aura pas de polémique » avec Emmanuel Macron, appelant à « un esprit de compromis positif, dynamique avec le chef de l’État ». Mi-septembre, Michel Barnier avait estimé qu’il n’y avait « pas de domaines réservés » au président de la République, préférant évoquer des « domaines partagés ».

Le Premier ministre a aussi appelé à « la cohésion » et à « la fraternité » au sein de son gouvernement, promettant des « compromis ». « On va parler dans un climat de plus grande cohésion, de plus grande fraternité », a-t-il ajouté, pour « permettre à toutes les initiatives, toutes les énergies de s’exprimer ».

Taxé d’avoir choisi un gouvernement « réactionnaire » avec des ministres conservateurs sur les questions de l’IVG, des droits LGBT et des femmes ou de la fin de vie, le Premier ministre Michel Barnier a assuré ce dimanche soir que les « droits acquis » seraient « intégralement préservés ».

Concernant l’immigration – sujet à propos duquel le chef du gouvernement est mis sous pression -, celui-ci a promis des « ruptures » et la mise en place d’une politique alliant « fermeté » et « humanité » menée avec le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau : « Il n’y aura pas d’idéologie, il n’y aura pas de sectarisme, il y aura des mesures pratiques comme tous nos voisins en prennent, et on va essayer de les prendre en bonne intelligence avec eux », a-t-il déclaré à ce propos.

Michel Barnier a par ailleurs annoncé qu’il souhaitait faire de la « santé mentale » la « grande cause nationale » de l’année 2025, alors que la psychiatrie subit une crise grave et persistante en France. Dans la foulée des Jeux olympiques et paralympiques, il a par ailleurs assuré vouloir faire du sport « une grande ambition nationale décentralisée, partout ».

Par :RFI avec AFP

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