Hausse saisonnière des prix des produits maraichers : l’hivernage provoque la flambée
Avec l’arrivée de l’hivernage, les ménages font face à une hausse significative des prix des produits maraîchers, notamment les oignons et les pommes de terre, essentiels dans leur alimentation quotidienne. Cette période est marquée par des augmentations imprévues qui rendent difficile l’amélioration de la qualité des repas.
Sur les marchés, les prix varient selon les points de vente. Le kilogramme d’oignon est vendu à 400 FCFA dans les magasins, mais il grimpe à 600 FCFA chez les détaillants. La situation est similaire pour la pomme de terre : 500 FCFA le kilo en magasin et jusqu’à 600 à 700 FCFA chez les vendeuses au détail. Au croisement de Darou Thioube (localité de Niacoulrab), un des nombreux points de vente situés à proximité des grandes voies des Niayes, les commerçants ne baissent pas leurs prix malgré la demande croissante. « Je ne peux pas baisser le prix du kilogramme d’oignon ou de pomme de terre, » explique un gérant. « Les sacs que nous recevons sont souvent sous-pesés, donc je préfère vendre à ces prix pour compenser les pertes. » Le sac de 25 kg, censé peser cette quantité, en contient parfois moins, ce qui oblige les vendeurs à fixer les prix à 10 000 FCFA pour un sac d’oignons et 12 500 FCFA pour un sac de pommes de terre.
Malheureusement, les prix risquent d’augmenter tout au long de la saison des pluies, aggravant la situation pour les ménages déjà éprouvés. Les clients, en quête de meilleurs prix, expriment leur frustration face à l’augmentation constante des prix des produits locaux. « Où va-t-on ? Les prix changent sans raison, même pour ce qui est produit ici, » se plaint un consommateur.
Les producteurs maraîchers, eux aussi, partagent ce sentiment d’injustice quoique leurs problèmes diffèrent. Malgré une production abondante pendant la saison sèche, de nombreuses tonnes de produits n’ont pas pu être écoulées à cause de l’absence de chambres froides. « Nous avons perdu plus de 500 tonnes d’oignons à cause du manque d’infrastructures de stockage», déclare Ibrahima Mbengue, président de la Fédération des producteurs maraîchers des Niayes (FPMN). Les paysans, contraints de vendre leur production à des prix dérisoires, se retrouvent surendettés face aux pertes massives. A contrario, les commerçants vendent aux prix qui leur permettent une large marge bénéficiaire.
Les maraîchers de la région des Niayes subissent les mêmes difficultés. Djiby Ka, producteur local, explique que la conservation des produits implique des coûts supplémentaires, tels que l’électricité et la main-d’œuvre. Faute de moyens, ils sont obligés de vendre leur récolte à des intermédiaires qui contrôlent ensuite les prix sur le marché local, souvent au détriment des ménages. En vérité, l’hivernage met à rude épreuve non seulement les producteurs, mais aussi les ménages qui peinent à maintenir la qualité de leurs repas avec des produits de plus en plus chers. D’où l’urgence que des solutions soient trouvées pour garantir une meilleure gestion des récoltes et empêcher ces hausses saisonnières déstabilisantes.
Lamine DIEDHIOU
SOURCE : SUD QUOTIDIEN