La Banque centrale européenne abaisse prudemment ses taux d’un quart de point
La Banque centrale européenne (BCE) abaisse, jeudi 12 septembre 2024, ses taux directeurs d’un quart de point. Une baisse prudente alors que l’inflation dans la zone euro a ralenti à 2,2% en août 2024 et que l’économie européenne reste très faible. L’incertitude demeure, en revanche, quant à la poursuite de baisses supplémentaires cette année.
Le taux de référence de la BCE passe de 3,75% à 3,5%. Un nouveau pas, après une première baisse en juin, sensé desserrer l’étau du crédit pour les ménages et les entreprises, selon la présidente de l’institution, Christine Lagarde. C’est un bol d’air pour les emprunteurs ainsi que pour les États membres endettés, car une baisse des taux signifie un allègement des conditions de crédit pour l’emprunt public.
Cette baisse de 0,25% se veut prudente. Les prix de l’énergie baissent, tout comme ceux des produits alimentaires. Mais l’inflation ne devrait descendre sous la barre des 2% qu’en 2026. Parallèlement, la croissance reste très faible. Le produit intérieur brut dans la zone euro devrait progresser de seulement 0,8% cette année, puis de 1,3% en 2025.
L’équilibre reste donc fragile, et c’est maintenant que les gouvernements doivent agir pour réduire les déficits budgétaires, a martelé la patronne de la BCE, qui a également salué le rapport sur l’économie européenne présenté par son prédécesseur, l’ancien Premier ministre italien, Mario Draghi, en début de semaine :
« La mise en œuvre des règles de l’Union européenne de manière complète, transparente et sans délai aidera les gouvernements à réduire les déficits budgétaires et l’endettement. Les gouvernements devraient maintenant s’engager résolument pour changer leurs politiques budgétaires Certaines des propositions de Mario Draghi vont dans ce sens. Si la productivité peut augmenter à la suite de réformes structurelles, ce serait une très bonne nouvelle pour nous ; si l’union des marchés de capitaux peut être mise en œuvre et si davantage de financements sont disponibles pour l’innovation et pour augmenter la compétitivité de l’économie européenne, tout cela pourrait soutenir le travail que nous effectuons. »
Mais pour le calendrier des baisses supplémentaires, c’est plus incertain. L’institution de Francfort devra évaluer les risques et procéder par de petites touches plutôt que par de baisses notables de taux d’ici la fin de l’année. Le prochain Conseil des gouverneurs de la BCE aura lieu le 17 octobre prochain à Ljubljana, la capitale slovène.
SOURCE RFI