Appel – Alertant sur les fronts ouverts : Alioune Tine invite le pouvoir à jouer la carte de l’apaisement
Fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine invite les autorités à prendre de la hauteur en privilégiant le «dialogue et le pardon», après qu’il a alerté sur les «fronts ouverts». Une manière d’inciter à favoriser un «climat apaisé», sans lequel le régime ne pourrait pas concrétiser l’espoir placé en lui par les Sénégalais qui ont porté leur choix sur ces autorités, lors de l’élection présidentielle du 24 mars dernier.
Par Amadou MBODJI – Le président fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, reste convaincu que le régime gagnerait à travailler dans «un climat apaisé». C’est ainsi qu’il met en garde le tandem Ousmane Sonko-Bassirou Diomaye Faye, en mettant le curseur sur les «fronts ouverts» et en les invitant à privilégier «le dialogue et le pardon».
«Trop d’inégalités et de discriminations sociales sont une menace pour la démocratie et le vivre-ensemble. Mais, nous avons également besoin de pardon et de réconciliation. Les fronts ouverts doivent faire l’objet d’attention, les acteurs doivent s’asseoir, dialoguer et avancer. C’est ça la démocratie délibérative, l’agir communicationnel, une interaction entre représentants et représentés. Rétrécir l’asymétrie des relations entre représentants et représentés qui génère malentendus et tensions inutiles», recommande Alioune Tine.
Après la crise politique qui a abouti à l’avènement d’un nouveau régime, le fondateur d’Afrikajom Center appelle à «un esprit de dépassement» de la part des nos dirigeants. «Nous avons vécu des moments de colère, de tristesse, de ressentiments. Des moments de tension de toutes nos institutions, l’Exécutif, le Législatif, le Judiciaire, tensions au niveau des médias. Nous vivons une situation post-traumatique certes difficile, pourtant, il faut qu’on en guérisse collectivement. Et vite, car le temps passe vite. Simplement, on n’a pas d’autre choix que de sortir vite de cette gangue dans laquelle on n’arrête pas de patauger», admet celui qui rappelle que «nous avons vécu des moments d’insurrection et de contre-insurrection sous les formes les plus violentes avec des morts, des mutilés, des blessés, des torturés, des détenus arbitraires, etc.».
«Le conflit est consubstantiel à la démocratie. Le conflit nourrit, alimente et fait avancer la démocratie. Mais après, il faut s’asseoir, il faut se parler. Mieux, quand on a traversé des moments dévastateurs sur le plan existentiel pour certains d’entre nous, il faut se réconcilier. C’est un Sénégal réconcilié qui pourrait créer les conditions de succès d’un projet porté par tous. La vérité, nous en avons besoin, la justice pour évacuer les haines, les rancœurs, les ressentiments», ajoute M. Tine.
Le duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko cristallise tellement les espoirs des jeunes, d’après Alioune Tine, qu’il n’y a rien qui vaille si ce n’est que de ne pas «décevoir» cet espoir que ces deux personnalités portent en elles. «Cette troisième alternance sous la responsabilité d’une jeune génération, nos fils ou petits-fils, ils n’ont pas droit à l’échec. Parce qu’ils ont nourri un espoir énorme pour un changement radical, pour l’avènement d’un nouvel ordre politique et moral salvateur, la possible réalisation du «Projet» qui va ouvrir grand les portes du bonheur et du bien-être au Peuple sénégalais», argumente le président d’Afrikajom Center.
«Dans un pays où les promesses de prospérité ne sont absolument pas du tout abstraites avec l’exploitation du gaz, du pétrole et de toutes les autres ressources dont les plus précieuses sont les hommes et les femmes de ce pays, il faut créer les conditions objectives et subjectives de la réalisation de ce rêve, car beaucoup de gens y croient encore», appuie Alioune Tine. Ce dernier estime que «nous avons surtout besoin aussi de la justice sociale pour réaliser le rêve d’égalité, construire une société d’égaux et de semblables».
Au plus profond de la tension politique, Alioune Tine s’était impliqué pour aider le Sénégal à sortir de cette impasse qui n’avait que trop duré.
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