Enquêtes sur Big Oil et les catastrophes climatiques
Plus de 1 000 victimes de catastrophes climatiques aux États-Unis tentent de confronter l’industrie pétrolière à sa responsabilité dans le changement du climat. Elles réclament au ministre de la Justice une enquête sur les responsabilités de ces entreprises pollueuses.
Par : RFI
Ils en ont assez d’être évacués à cause d’incendies ou d’ouragans à répétition, ou de tout perdre dans des inondations en raison de pluies rendues plus intenses par le changement climatique. Et ils veulent voir ceux qu’ils jugent responsables du réchauffement global, à savoir les entreprises productrices d’énergies fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz devant la justice. Aux États-Unis, plus de 1 000 « survivants de catastrophes climatiques », comme ils s’autodéfinissent, ainsi que leurs soutiens, ont signé une lettre déposée jeudi 15 août sur le bureau du procureur général et ministre de la Justice Merrick Garland. Ils réclament du ministère public enquête sur la responsabilité de ces grandes compagnies dans la crise climatique.
Pour appuyer leur demande et sensibiliser le public à leur combat, une vidéo a été montée par l’ONG qui accompagne ces victimes du changement climatique. On peut y voir Allen Mayers montrer les débris de son domicile laissés par l’incendie qui a dévasté sa ville en Californie en 2018, ayant fait 85 morts : « Voilà ce qui reste de ma maison de famille… un pot de cendres ». Jenny Sebold, elle, a vu sa boutique de vêtements emportée par des inondations dans le Vermont en 2023. « Ça m’a dévastée », se lamente-t-elle.
Quentin Scott, directeur du Réseau action climatique Chesapeake est catégorique : « Grâce à une commission d’enquête du Congrès qui a obtenu plus d’un million de documents, il a été révélé que depuis les années 50, les entreprises des énergies fossiles connaissaient le mal que leurs produits peuvent causer, martèle-t-il. Et au lieu d’agir pour que la société réduise ses émissions, elles se sont lancés dans une campagne de désinformation pour nier la science et empêcher l’action des politiques ». Pour ces victimes climatiques qui ont décidé de se mobiliser, l’industrie pétrogazière, comme celle du tabac par le passé, doit répondre de ses actes.