Sédhiou – Après l’effondrement du pont du village : Les populations de Ndiolofène Bourabou dans le dur

Après la chute du pont qui désenclave le village de Ndiolofène Bourabou, les populations vont connaitre des jours noirs.

Si plusieurs cas de décès sont enregistrés lors des évacuations sanitaires au niveau de cette localité située dans le District de Bounkiling, cette nouvelle donne va empirer les conditions de vie des populations.

Par Seydou Tamba CISSE –

Le village de Ndiolofène Bourabou, situé dans la commune de Bogal et dans le département de Bounkiling, souffre réellement de son enclavement et du manque d’électricité. Les conséquences s’accentuent en période hivernale avec des évacuations quasi impossibles.

Avec l’effondrement de l’unique pont qui est la porte d’entrée du patelin, cela vient compliquer la situation déjà invivable pour ses habitants. Edwige Coly, l’infirmière-cheffe de poste de Ndiolofène Bourabou, tire la sonnette d’alarme : «Nous sommes obligés de mettre des malades sur des charrettes pour pouvoir accéder à l’ambulance qui nous attend de l’autre de la route, à une distance de 15 kilomètres. Conséquence : on a des décès, surtout des décès maternels déplorables.

On a également l’état du malade qui s’aggrave parce que le temps qu’on prend du village à la latérite est énorme. S’il y a saignement, le malade saigne davantage.

S’il y a risque de décès, on est davantage exposés. Nous avons malheureusement déjà enregistré des décès sur cet axe.»Aujourd’hui, cette situation faite d’angoisse est le quotidien des habitants de ce village coupé des autres localités à cause des fortes pluies qui se sont succédé ces dernières semaines.

Ousmane Cissé, porte-parole des populations du village de Ndiolofène Bourabou, retrace le film de la perte de sa femme en pleine évacuation sur cet axe routier chaotique : «Les habitants de Ndiolofène Bourabou vivent dans des conditions difficiles.

Nous avons perdu beaucoup de personnes sur cet axe. Moi-même, j’ai perdu ma femme sur cette route. La sage-femme a appelé l’ambulance à 12 heures, elle est arrivée à 14 heures à cause de l’état de la route et du pont. C’est en cours d’évacuation à l’Hôpital régional de Sédhiou qu’elle a perdu la vie.

Je pense que la réhabilitation de ce pont doit être une urgence pour sauver des vies.»Au-delà de l’impraticabilité de la route et la chute du pont, le village de Ndiolofène Bourabou n’est pas électrifié, rendant difficile la prise en charge sanitaire des malades dans cette zone enclavée. Alors que la ligne haute tension est à quelques encablures de la localité.

«J’ai pitié des femmes qui paient 12 mille francs pour aller faire l’échographie à 5 mille francs, alors qu’on nous a prêté un échographe, mais malheureusement elle ne marche pas ici car il n’y a pas d’électricité», regrette la sage-femme. Il faut ajouter à cette liste de doléances, la défaillance du réseau téléphonique, l’absence de paratonnerre, le manque d’eau potable.

LEQUOTIDIEN

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