RDC: de nombreux retards dans les votes observés

Les élections générales se déroulent en République démocratique du Congo (RDC) ce mercredi 20 décembre. Les 44 millions d’électeurs appelés aux urnes éliront non seulement le président de la République mais aussi les députés nationaux et provinciaux. Les Congolais participent aussi à des communales partielles. 

Ce qu’il faut retenir : 

■ Ce mercredi 20 décembre se tiennent les élections générales en République démocratique du Congo (RDC).

■ Le président de la République, Félix Tshisekedi, est candidat à sa succession. Pour la présidentielle, 18 candidats lui font face, dont les opposants Moïse KatumbiMartin Fayulu, ou le Dr Denis Mukwege. Des milliers de candidats concourent pour les législatives et les communales partielles. 

■ Quarante-quatre millions d’électeurs se rendent aux urnes sur les 100 millions d’habitants. La RDC est le deuxième plus grand pays du continent africain, ce qui pose de nombreux problèmes logistiques. Un million de Congolais ne pourront pas se rendre aux urnes, selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni), notamment pour des raisons sécuritaires.  

■ De nombreux retards ont été observés à l’ouverture des bureaux de vote.


10h57 : [En vidéo] A l’institut des Beaux arts de Kinshasa

Les grilles de l’Institut des Beaux Arts, à Kinshasa, se sont ouvertes à 10h. Certains électeurs étaient là depuis 5h du matin et s’agaçaient : « Personne ne nous tient au courant ! », rapporte David Kalfa, notre envoyé spécial à Kinshasa.

10h21 : Dans le Nord-Kivu, les déplacés dans l’impossibilité de voter

Le Nord-Kivu est déstabilisé depuis deux ans par la rébellion du M23. Un conflit qui a provoqué des centaines de milliers de déplacements. Des déplacés qui ne votent pas aujourd’hui. Ils sont ainsi plus de 500 000 entassés aux portes de Goma. Ils vivent dans différents camps dans des conditions extrêmement précaires. La plupart n’ont pas pu récupérer leur carte d’électeur à cause du conflit qui opposent les rebelles du M23 et l’armée congolaise. La Céni n’a pas pu organiser le processus électoral dans les localités sous contrôle de la rébellion. D’autres électeurs avaient reçu leur carte mais n’ont plus accès aujourd’hui à leur village puisque les lignes de démarcation entre les zones rebelles et les zones gouvernementales ont changé. Ecoutez ces déplacés au micro de notre envoyée spéciale, Coralie Pierret.

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Dans le Nord Kivu, les déplacés qui ne votent pasRFI

09h42 : À Bunia, les heurts continuent dans le quartier de Mudzipela

Dès l’ouverture des bureaux de vote, les déplacés des camps voisins s’en sont pris au centre de vote de l’ISP, l’Institut supérieur pédagogique. Ces déplacés s’étaient enrôlés à Bunia mais pour la  circonscription de Djugu, à plusieurs kilomètres de là… dans un territoire en proie à l’insécurité. C’est donc là qu’ils sont censés aller voter, ce que contestent les déplacés en colère. Trois centres de vote sont toujours fermés à Mudzipella : celui de l’ISP qui est saccagé, celui de l’école des garçons et de Koromodjo. Les heurts se déplacent à Ndibakodu, où le centre de l’école primaire Nyamukau est fermé. On entend toujours les tirs, rapporte Gaëlle Laleix, notre envoyée spéciale sur place.

 09h37 : [Reportage] À l’école maternelle Sainte-Anne, à Kinshasa, des électeurs partagés au moment du vote

À l’école maternelle Sainte-Anne, près de la gare centrale de Kinshasa, on a commencé à voter dès 7 heures ce matin, a constaté notre envoyé spécial à Kinshasa, David Kalfa. Mbuta, 62 ans, employé d’une société de gardiennage quitte le centre avec le sourire, après avoir voté au bout de 45 minutes d’attente. « Tout s’est très bien passé, glisse-t-il. Tout est calme. » Juste à côté, Serge, 40 ans, qui travaille pour une société de location de véhicules n’est pas aussi satisfait. Il fait partie d’une liste d’électeurs radiés pour un problème de carte. Il repart dépité des lieux. Il ne pourra pas voter.

Des électeurs à l'école primaire Saint-Anne de Kinshasa, le 20 décembre 2023.
Des électeurs à l’école primaire Saint-Anne de Kinshasa, le 20 décembre 2023. © David Kalfa / RFI

09h10 : «Les bureaux qui vont ouvrir en retard vont rattraper le temps perdu», estime la Céni

Les élections en RDC sont confrontées à de nombreux défis liés notamment à la sécurité et à la logistique. Où en sommes-nous justement avec le déploiement des matériels ? Qu’est-ce qui va se passer si les bureaux de vote ouvrent en retard à la suite de problèmes logistiques ? Écoutez le président de la Céni, Denis Kadima, au micro de Patient Ligodi.

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Que va-t-il se passer pour les bureaux qui ont ouvert en retard ?Patient Ligodi

08h41 : Les Congolais de l’étranger votent pour ce scrutin

C’est une première de l’histoire de la RDC : les Congolais de l’étranger votent pour ce scrutin. Cela a été inscrit dans la loi électorale, mais c’est encore une phase de test qui se limite à quelques pays : cinq pays pilotes.

En Europe, les Congolais votent en France et en Belgique. Sur le continent, c’est en Afrique du Sud. En général, le bureau se trouve au sein de l’ambassade de RDC. Enfin, des bureaux vont aussi ouvrir aux États-Unis et au Canada… Au total, ils sont 13 290 électeurs à s’être inscrits sur les listes dans ces cinq pays.

Information d’importance, tout le monde ne vote pas en même temps puisque les sites de vote sont ouverts de 6h à 17h, heure locale. Ça veut dire par exemple qu’en Amérique, on commencera à voter alors que les bureaux de l’est de la RDC seront quasiment en train de fermer.

08h30 : [Reportage] À Lubumbashi, plus de deux millions d’électeurs attendus, les premiers votes

À Lubumbashi, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes entre 6h15 et 7h00 du matin. Plus de deux millions d’électeurs y sont attendus. Des files d’attente ont été observées devant des bureaux de vote, rapporte notre envoyée spéciale, Denise Maheho. Reportage.

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À Lubumbashi, le vote a débuté avec du retardRFI

08h03: À Bunia, l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) saccagé ce matin

Le centre de vote de l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) a été saccagé ce matin dès l’ouverture du scrutin. D’après les observateurs de la société civile, les machines à voter notamment ont été détruites et la police a opéré des tirs de sommation.

Selon les habitants du quartier, ce mouvement d’humeur est parti d’un malentendu entre les déplacés des camps voisins et les agents de la Céni. Les déplacés pensaient pouvoir voter au centre de l’ISP. Mais d’après les listes électorales, leur centre de vote se trouve dans le territoire de Djugu, un territoire confronté à de violents conflits communautaires.

Lors de l’enrôlement, les déplacés de Djugu avaient pu s’enregistrer ici à l’ISP de Bunia. Mais pour la circonscription de Djugu, c’est sans doute ce qui est à l’origine du malentendu. À l’heure qu’il est, la foule en colère se déplace dans la ville, rapporte notre envoyée spéciale Gaëlle Laleix. Elle a tenté de s’en prendre à l’école des garçons de Mudzi-Pela, mais les agents de la Céni et la police ont pu protéger le matériel électoral. Deux autres centres de vote ont fermé.

À Bunia, l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) a été saccagé.
À Bunia, l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) a été saccagé. © Gaëlle Laleix / RFI

07h51 : Des heures de décalage dans le territoire de Fizi, dans le Sud-Kivu

L’agence officielle de presse évoque plusieurs heures de décalage dans le territoire de Fizi, dans le Sud-Kivu. La Céni évoque 11 heures ou midi comme nouvelle heure de vote selon les centres au lieu de 6 heures. Dix-sept mille électeurs sont concernés. Le défi logistique de ces élections en RDC se poursuit et il faut encore dans certains endroits déployer du matériel pour voter. Si jamais ce n’était pas le cas, les autorités promettent que le vote pourra se tenir jusqu’à ce samedi, 23 décembre.

07h38 : [Reportage] Au collège Saint-Joseph / Elikya du quartier de la Gombe, les électeurs entrent tout juste dans le centre de vote

À Kinshasa, on a commencé à 6 heures, heure locale, à voter, ce mercredi matin pour élire le président du pays, les députés nationaux et provinciaux et des conseillers communaux. Notre envoyé spécial à Kinsha, David Kalfa, est dans un des 8 000 bureaux de vote de la capitale.

Les électeurs viennent tout juste de pénétrer dans la cour, au collège Saint-Joseph / Elikya du quartier de la Gombe, dans le centre-ville de Kinshasa. Ils ont longtemps trépigné à l’extérieur. Des policiers leur barraient en effet l’accès. « On est fatigués d’attendre », soupire un homme, en s’épongeant le front.

Le scrutin s’apprête en tout cas seulement à commencer dans ce grand centre de vote, avec 14 bureaux et près de 9 000 personnes attendues. Les machines et équipements ont été installés la veille. Mais les listes électorales n’ont commencé à être affichées que vers 6h15, sous le regard de nombreux observateurs internationaux. Et une partie du matériel a tardé à être activée, indique des membres de la Commission électorale.

Durant tout ce temps, seule une cinquantaine d’électeurs venus parfois très tôt, ont pu pénétrer les lieux. Comme Koko, 31 ans. Cette commerçante, polo jaune sur les épaules et traits tirés, est impatiente de voter. Elle reste prudente sur le déroulement des élections et espère surtout du changement pour son pays. Un peu plus loin, assis sur une chaise en plastique, Jonathan, 62 ans, affiche sa confiance. « Tout va très bien se passer, lance-t-il. Nous sommes confiants. Nous avons besoin de continuité avec ces élections. »

Pour ces élections, on le rappelle, près de 75 000 bureaux de vote doivent être déployés à travers un pays qui fait près de quatre fois la taille de la France. Dix-neuf candidats sont en lice pour la présidentielle dont le chef de l’État sortant, Félix Tshisekedi. Il s’agit d’un scrutin à un tour durant lequel le président est élu à la majorité simple.

Les électeurs au collège Saint-Joseph / Elikya du quartier de la Gombe, dans le centre-ville de Kinshasa.
Les électeurs au collège Saint-Joseph / Elikya du quartier de la Gombe, dans le centre-ville de Kinshasa. © David Kalfa / RFI

07h27 : Des lenteurs au démarrage à Ma Campagne et Kintambo, à Kinshasa

Dans le centre de l’école chrétienne La Sagesse, dans le quartier résidentiel de Ma Campagne, les machines de vote ont été déployées cette nuit. A 6h, le personnel électoral était déjà installé, mais les listes électorales pas encore affichées. Le démarrage a donc été retardé. Même constat à l’école Saint-Georges de la commune de Kintambo, où les électeurs font le pied de grue devant les bureaux, en attendant l’affichage des listes électorales. C’était le cas dans la majorité des centres, rapporte notre correspondant sur place, Pascal Mulegwa. Certains électeurs ont par ailleurs des cartes d’électeur illisibles. Ils disent ne pas avoir la garantie de pouvoir voter. Sans compter ceux qui ont perdu leur carte et qui n’ont pas obtenu de duplicata.

C’est le jour J en RDC pour les élections générales. Le pays doit voter ce mercredi pour élire ses représentants : élections présidentielle, législatives, provinciales et communales partielles. Une élection XXL avec plus de 75 000 bureaux de vote qui vont accueillir près de 44 millions de Congolais. Les électeurs vont devoir départager au total plusieurs dizaines de milliers de candidats. Retrouvez notre édition spéciale sur les élections en RDC.

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Notre édition spéciale sur les élections en RDCRFI

07h00 : Au collège Saint-Joseph / Elikya, à Kinshasa, des retards d’ouverture des bureaux

Les 14 bureaux de vote installés ici n’ont toujours pas ouvert. Il manque du matériel sensible, dit le personnel de la Céni, sans préciser lequel, rapporte Alexandra Brangeon, notre envoyée spéciale.

Pour l’instant, il n’y a pas encore beaucoup de monde. Une cinquantaine d’électeurs attendent dont Marie, une jeune fille de 19 ans, qui vote pour la première fois. Elle est arrivée à 5 heures ce matin. « On attend que ça se fasse légalement dans le calme, on ne veut pas d’achats de voix », dit cette étudiante en droit. Sa mère qui est à côté d’elle et qui est également venue voter, acquiesce : « Il y a eu beaucoup de chocs verbaux pendant cette campagne, on veut que ça se passe bien. » 

06h57 : Un début de vote marqué par des retards à Bunia

Les centres de vote ont ouvert leurs portes au public à 6h. Mais dès 5h, les agents de la Céni étaient à pied d’œuvre. Reportage à Bunia, dans l’Ituri, dans l’est du pays, où les bureaux de vote ont ouvert avec du retard, rapporte notre envoyée spéciale, Gaëlle Laleix.

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Début du vote et des retards à BuniaGaëlle Laleix

06h36 : Retrouvez notre édition spéciale sur la journée électorale en RDC

Pour suivre cette journée électorale en RDC, les antennes de RFI sont mobilisées. Nos envoyés spéciaux et nos correspondants surveillent l’ouverture des bureaux de vote depuis ce matin, parfois avec du retard, et vous font vivre cette journée sur nos antennes. Retrouvez notre édition spéciale entre 6h40 et 7 heures TU.

06h27 : Dans l’est de la RDC, des électeurs ne pourront pas voter

L’est de la RDC est en proie au conflit et à la guerre depuis près de trente ans. Une partie des électeurs ne pourront pas voter. C’est le cas des habitants du Masisi et du Rutshuru. Ces deux territoires sont exclus du vote, rapporte notre envoyée spéciale à Goma, Coralie Pierret.

Cela représente une masse importante d’électeurs même s’il est difficile de donner une estimation exacte du nombre de personnes exclues du vote. En début d’année, les opérations d’enrôlement, c’est-à-dire d’enregistrement des électeurs et de distribution de cartes, n’ont pas pu avoir lieu dans toutes les localités du Rutshuru et du Masisi.

Ces zones, pour une partie, étaient, début 2023 – et sont toujours actuellement –, sous contrôle de la rébellion du M23, qui n’a pas permis à la Céni d’y entamer le processus électoral. Résultat ? Les habitants de ces territoires sont exclus du vote pour la présidentielle mais aussi pour les législatives et les provinciales. Il n’y aura pas de représentants du Masisi et du Rutshuru dans les nouvelles assemblées nationales ou provinciales.

Cette exclusion concerne à la fois ceux qui sont restés dans les zones sous contrôle du M23. Et cela concerne aussi ceux qui sont partis, tous les déplacés, notamment ceux qui se sont réfugiés aux portes de Goma. Ils seraient plus de 500 000. Ils devraient donc être spectateurs de ces élections aujourd’hui sans avoir la possibilité d’exprimer leur suffrage. 

06h08 : À Bunia, en Ituri, un centre de vote saccagé dans le quartier de Mudzipela

À Bunia, en Ituri, dans l’est du pays, un centre de vote a été saccagé dans le quartier de Mudzipela. D’après des observateurs de la société civile, ce sont des déplacés qui sont à l’origine de ce mouvement d’humeur. Ils étaient venus voter, mais étaient apparemment enrôlés dans d’autres centres de vote. Des tirs de sommation de la police ont été entendus par des témoins joints par RFI.

05h55 : 25 000 observateurs citoyens à travers le pays déployés par les deux principales confessions religieuses 

Les deux principales confessions religieuses de RDC ont annoncé le déploiement de 25 000 observateurs citoyens à travers le pays. La Conférence épiscopale nationale du Congo (catholique, Cenco) et l’Église du Christ au Congo (protestant) ont notamment appelé les forces de sécurité à assurer la bonne tenue du scrutin. Monseigneur Donatien Nsholé, secrétaire général de la Cenco, est interrogé par Alexandra Brangeon, notre envoyée spéciale à Kinshasa :

« Nous exhortons tous les personnels de sécurité déployés à rester neutres et à donner la priorité à la protection des droits de la personne, des agents électoraux, du matériel électoral et des candidats pendant l’élection. Les agences de sécurité doivent éviter de harceler et d’intimider les électeurs, les responsables électoraux, les observateurs et les membres des médias. Pour assurer l’intégrité des élections, tous les responsables de la sécurité doivent faire preuve de professionnalisme, d’impartialité et de neutralité dans la gestion des opérations de sécurité électorale. »

05h29 : Les équipes affichent les listes électorales sous le regard notamment de différents observateurs locaux et internationaux

Au collège Saint-Joseph / Elikya de Kinshasa - Gombe, les équipes affichent les listes électorales.
Au collège Saint-Joseph / Elikya de Kinshasa – Gombe, les équipes affichent les listes électorales. © David Kalfa / RFI
Au collège Au collège Saint-Joseph / Elikya de Kinshasa - Gombe, de Kinshasa, le 20 décembre 2023.
Au collège Au collège Saint-Joseph / Elikya de Kinshasa – Gombe, de Kinshasa, le 20 décembre 2023. © David Kalfa / RFI

Au collège Saint-Joseph / Elikya de Kinshasa – Gombe, les équipes affichent les listes électorales sous le regard notamment de différents observateurs locaux et internationaux.

05h07 : Élections en RDC: les Congolais appelés aux urnes pour un scrutin crucial pour le pays

Près de 44 millions d’électeurs sont appelés à élire leur président mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux ce mercredi. Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat de cinq ans face à une opposition morcelée.

Des passants marchent à côté des affiches de campagne de différents candidats aux élections générales en RDC, à Kinshasa, le 12 décembre 2023.
Des passants marchent à côté des affiches de campagne de différents candidats aux élections générales en RDC, à Kinshasa, le 12 décembre 2023. © JOHN WESSELS / AFP

05h00 : Les premiers bureaux de vote ouvrent à Kinshasa

Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 5 heures TU (6h heure locale) dans la capitale congolaise. Ils ont déjà ouvert dans l’est de la RDC depuis 4 heures TU. 

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