Rafael Nadal, ce n’est qu’un au revoir ?

Rafael Nadal s’est incliné, au premier tour de Roland Garros, en 3 sets (6-3, 7-6, 6-3) contre Alexander Zverev, numéro 4 mondial.

Il y a comme une nostalgie, la fin d’une époque, le début d’une autre. Cette irrémédiable envie de ne pas laisser filer, les magnifiques trentenaires (Gasquet, Wawrinka, Murray, Djokovic).

Dans les couloirs du court Philippe Chatrier, son visage n’imprime pas la confiance des jours heureux, mais le doute. Rafael Nadal, 37 ans, maillot bleu turquoise, short blanc, avance d’un pas déterminé sur sa terre. 14 fois, il a été sacré ici, Roi de Roland Garros.

Le central Philippe Chatrier, une décharge émotionnelle

À son entrée sur le court, la décharge émotionnelle est intense. À l’annonce de son nom « Rafael Nadal », les cris des fans sont des cris d’amour.

Le central est plein. C’est peut-être le dernier match de l’Espagnol à Roland Garros. Il faut être là, pour dire « j’y étais ». Derrière lui, l’Allemand, Alexander Zverev, son adversaire du jour, entre la mine concentrée. La confiance est là. Il a gagné, il y a 10 jours, le Masters 1000 de Rome, mais il sait que le phénix, même en convalescence, peut renaître de ses cendres.

Est-ce un signe ?

Le toss est gagné par l’Espagnol. Rien de mieux que de commencer au service pour marquer son territoire dès l’entame du match. Une amortie dans le filet, une balle hors de portée de Zverev, une double faute, Nadal concède le premier jeu sans marquer le moindre point.

L’Allemand gère le premier set, en patron. Rafael Nadal manque de rythme. Son coup droit lasso ne fouette pas la terre comme un tourbillon, les points filent de manière inhabituelle.

Le premier set est gagné 6-3 par le numéro 4 mondial, sans qu’il n’y ait de contestation. Alexander Zverev

Il y a une certaine tristesse à voir Nadal sans explosivité. Il y a une certaine logique de voir Zverev vouloir éteindre définitivement les espoirs de l’Espagnol. Mais attention, le Roi n’est pas encore mort.

Sans retrouver ses jambes de vingt ans, Nadal recouvre un brin de fulgurance. Mené 2-1, il sauve deux balles de break sur son service pour revenir à 2 partout. Le jeu suivant le Majorquin profite des erreurs de son adversaire, il breake pour la première fois de la partie, 3-2.

Le public est pris en « flagrant-délire » d’un retour de son préféré. 5-4, comme un gamin insouciant, l’Espagnol part à l’abordage du deuxième set, service à suivre. Mais le tennis est un sport de tête, de sang froid et de confiance.

Auréolé de son titre à Rome, l’Allemand sort de sa raquette de la magie, un revers fumant le long de la ligne, une montée à la volée, conclue par un smash 0-15. Le point suivant, nouveau revers imparable 0-30. Nadal enchaîne ses services avec la même routine, mais avec du plomb dans les baskets.

Moins mobile, il cède son service sur un jeu blanc, 5 partout. Tout est à refaire. Le set se départage au jeu décisif. Dans ses grandes années, Rafael Nadal n’aurait jamais lâché un point. La pression était bien souvent sur ses adversaires.

Cette fois, il est rattrapé par l’imprécision, des amorties soit trop hautes, soit trop molles. Il concède la manche 7-6 (7 points à 5). Le sursaut du champion, le crépuscule d’une légende

Le troisième set pourrait s’intituler, le sursaut du champion, le crépuscule d’une légende. Rafael Nadal aura tout tenté, tout donné sans pouvoir freiner la victoire de l’Allemand 6-3. Il était dit que ce 27 mai à 18H26, Rafael Nadal quitterait le tournoi dès le premier tour, défait en 3 sets (6-3, 7-6, 6_3).

Au micro, de Marc Maury, le monsieur loyal du court central, Alexander Zverev résume en une phrase la pensée de tous les passionnés de sport : « Merci Rafa, de la part de tout le monde, de tout le monde du tennis, c’était un tel honneur pour moi. » Dans les tribunes, un joueur regarde la scène

. L’Espagnol Carlos Alcaraz, 21 ans, est venu voir son ainé comme si c’était la dernière fois. Rafael Nadal sait qu’une page se tourne. Mais a-t-il déjà le souhait de fermer définitivement le livre de sa vie tennistique ? Micro en main, l’Espagnol exprime son émotion : « Je vous remercie, c’est incroyable, la quantité d ‘énergie, j’ai du mal à parler. C’est la dernière fois que je me retrouve ici devant vous. Enfin, je ne suis pas à 100% sûr.

Si c’est la dernière fois, j’aurais profité du moment. … Cela a été très important de sentir l’amour du public ». Rafael Nadal n’a pas dit adieu.

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