Tournée européenne de Xi Jinping: Belgrade affirme son soutien à la Chine

Après la France, le président chinois Xi Jinping est en Serbie, à Belgrade, pour la deuxième étape de sa tournée européenne. Xi Jinping a été reçu ce mercredi 8 mai par son homologue serbe Aleksandar Vucic. Il poursuivra sa tournée européenne dès ce mercredi soir à Budapest pour une visite officielle jusqu’à vendredi soir.

C’est la première visite européenne de Xi Jinping depuis 2019 et la pandémie de Covid-19. À Belgrade, le président chinois a trouvé ce qu’il était venu chercher en Europe contre les États-Unis : un soutien à sa politique vis-à-vis de Taïwan.  Et le président serbe n’a pas déçu le président chinois, c’est le moins que l’on puisse dire. Aleksandar Vucic a utilisé tous les mots doux à l’oreille de Xi Jinping. « Oui, Taïwan est la Chine », a lancé le président serbe à une foule de plusieurs milliers de personnes, où l’on voyait flotter des drapeaux chinois. « C’est notre position claire en ce qui concerne l’intégrité territoriale de la Chine », a-t-il ajouté. 

Ces mots en soi n’ont rien de révolutionnaire. Le soutien officiel à ce que Pékin appelle la « politique d’une seule Chine » n’est pas remis en cause dans le monde, sauf par les douze pays en relation avec Taipei plutôt qu’avec Pékin. 

Belgrade mise sur la Chine

À Belgrade, le ton est plus affirmé qu’ailleurs et le message de Vucic est clair : la Serbie ne fait pas partie de la coalition des États-Unis prêts à défendre Taïwan en cas d’invasion chinoise. Le président serbe assume. Son pays a misé sur la Chine et ses milliards d’euros d’investissement dans les mines ou les manufactures. 

Un autre message est destiné à Bruxelles : la politique étrangère de Belgrade est indépendante et elle incline vers la Chine et vers la Russie à sa guise. Pendant ce temps-là, les négociations sur la « normalisation des relations » avec le Kosovo sont à l’arrêt et l’intégration de la Serbie dans l’Union européenne reste bien incertaine. 

En Hongrie, une visite verrouillée par le gouvernement de Viktor Orban

En Hongrie, où le président chinois poursuivra sa visite dès ce mercredi soir, tous les médias professionnels, y compris l’AFP, se sont vus refuser une accréditation. Seuls les médias de propagande des gouvernements hongrois et chinois pourront couvrir l’événement, qualifié d’« historique » par les autorités magyares, rapporte notre correspondante à Budapest Florence La Bruyère. Cela fait 20 ans qu’un président chinois ne s’était pas rendu en Hongrie.

L’influence chinoise n’y est pas encore aussi prépondérante qu’en Serbie – où la Chine est le 2ème investisseur contre le 10ème en Hongrie. Mais le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, le plus sinophile et le plus anti-européen des dirigeants de l’Union européenne, compte bien faire de son pays une tête de pont de la Chine en Europe. Et faire de Pékin un partenaire majeur pour Budapest.

À défaut de l’Union européenne, Viktor Orban se tourne vers la Chine

En 2023, sur les treize milliards d’euros investis en Hongrie par des étrangers, huit milliards provenaient d’investissements chinois. Le chinois BYD, Build your dreams, le plus grand constructeur de voitures électriques au monde, est en train de bâtir sa première usine européenne au sud de la Hongrie, à Szeged. Et pendant son séjour dans le pays, Xi Jinping se rendra à Pécs, une autre agglomération qui accueillera bientôt le site de production de Great wall motors, un autre industriel chinois.

Viktor Orban a également confié à la Chine un grand projet d’infrastructure : une nouvelle ligne de chemin de fer entre Budapest et Belgrade, financée par des prêts de Pékin. La Chine a prêté 9 milliards et demi de dollars à la Hongrie ces 20 dernières années. D’autres projets sont sur la table. L’autoritaire Viktor Orban, qui traîne des pieds pour mener les réformes démocratiques demandées par Bruxelles, a de moins en moins accès aux fonds européens. Le Premier ministre hongrois choisit donc de se tourner vers la Chine.

SOURCE RFI

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