UNE TRANSITION EN QUESTION AU MALI – Des partis politiques et des organisations réclament une présidentielle

Alors que le Sénégal célèbre une alternance réussie, une coalition de plus de 80 partis politiques et organisations de la société civile au Mali lance un appel vibrant pour l’organisation rapide d’une élection présidentielle et la fin de la transition dans ce pays sahélien sous le joug d’une junte militaire depuis 2020. Cet appel intervient dans un contexte où la transition a officiellement pris fin le 26 mars dernier.

Dans un communiqué conjoint publié dimanche 31 mars au soir, un premier groupe composé d’associations et de partis politiques au Mali a exhorté les autorités en place à créer les conditions propices à une concertation rapide et inclusive en vue de mettre en place une architecture institutionnelle permettant l’organisation imminente de l’élection présidentielle. Les signataires soulignent leur détermination à utiliser toutes les voies légales pour ramener le Mali à un ordre constitutionnel normal, considéré comme un gage de stabilité politique.

Simultanément, le Réseau des défenseurs des droits humains au Mali (RDDHM), regroupant une cinquantaine d’organisations locales, a émis un appel similaire à l’attention de la junte au pouvoir. Son président, Souleymane Camara, insiste sur l’urgence de sortir de l’impasse actuelle, alors que la transition post-putsch a dépassé ses limites. Il appelle à un retour sans équivoque à l’ordre constitutionnel pour surmonter les défis majeurs auxquels le pays est confronté.

La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait initialement annoncé en juin 2022 son intention de restituer le pouvoir aux civils à l’issue d’une période transitoire se terminant le 26 mars 2024, après la tenue d’une élection présidentielle prévue pour février de la même année. Toutefois, les militaires ont récemment reporté cette échéance sans préciser de nouvelle date, laissant planer l’incertitude sur leurs intentions après le 26 mars.

Sous le régime de la junte, les voix dissidentes se sont raréfiées, étouffées par les appels à l’unité nationale et les mesures répressives. Depuis le coup d’État d’août 2020, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenté en vain de restreindre le maintien des militaires au pouvoir. En réponse, la junte a annoncé le retrait du Mali de la CEDEAO, défiant ainsi les pressions régionales et internationales en faveur d’un retour à la démocratie.

SOURCE ENQUETEPLUS

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