Agriculture – Campagne 2023/2024: Une production de 4 255 353 tonnes de céréales
Au Sénégal, la production prévisionnelle totale de céréales pour la campagne 2023/2024 s’élève à 4 millions 255 mille 353 tonnes, soit une hausse de 16% par rapport à la campagne précédente et de 29, 8% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Les productions horticole, des oléagineux et légumineuses, des tubercules… ont aussi enregistré une hausse.
Par Dialigué FAYE – Le Dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires (Pregec) du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) s’est réuni du 20 au 22 mars 2024 à Lomé, au Togo, pour examiner la situation alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest. A cette occasion, le Pregec est largement revenu sur l’évaluation des productions agricoles de la campagne 2023/2024 du Sénégal. Les experts du Cilss ont ainsi fait état d’une «production prévisionnelle totale de céréales qui s’élève à 4 millions 255 mille 353 tonnes, soit une hausse de 16% par rapport à la campagne précédente et de 29, 8% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
Le mil et le riz, principales céréales consommées au Sénégal, représentent près de 67, 5% de la production céréalière de 2023/2024».
Selon cette instance du Cilss, «la hausse notée sur la production totale de céréales s’explique par les conditions pluviométriques favorables, notamment la bonne répartition spatiotemporelle, malgré la pause pluviométrique de 20 à 25 jours, et un accès plus accru aux facteurs de production, à savoir un meilleur accès à l’engrais, que ça soit du point de vue du coût que des quantités reçues de l’Etat en appoint dont la résultante se traduit par un accroissement des rendements des céréales par rapport à la campagne passée, excepté celui du riz irrigué qui a enregistré une baisse». En effet, mentionne le Pregec, «cette année, les producteurs de la Vallée ont été confrontés à un déficit de financement suite aux dettes qu’ils avaient contractées auprès de leur banque et qui sont restées impayées ; ainsi, certains ont semé tardivement, ce qui a impacté négativement les rendements. Néanmoins, les superficies cultivées ont enregistré une hausse de 6% par rapport à l’année dernière.
Par ailleurs, l’hivernage s’est installé précocement dans la zone de Dagana qui représente le poumon rizicole de la Vallée, ce qui a impacté négativement les périmètres rizicoles de la contresaison qui étaient presque déjà à maturité».
S’agissant du maïs, une amélioration a été également notée. Des hausses de 16% par rapport à la campagne 2022-2023 et de 38% par rapport à la moyenne quinquennale ont été enregistrées. «Ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que pour cette campagne, l’Etat a mis en place des quantités importantes de semences de maïs hybrides connues pour leur fort potentiel de rendement. A cela s’ajoute la forte demande pour cette céréale qui incite les producteurs à faire du maïs», lit-on dans le document du dispositif de prévention régional.
Oléagineux et légumineuses
Les productions 2023/2024 des oléagineux et des légumineuses, comparées à celles de 2022/2023 et la moyenne des 5 dernières années, d’arachide, de niébé et de sésame ont connu une nette hausse.
«La hausse des productions d’arachide, de niébé et de sésame résulte d’un accroissement des superficies et les rendements au regard des conditions climatiques favorables, à l’accès aux facteurs de production et aux perspectives de marché. Le rendement moyen de l’arachide est de 1378kg/ha, soit une hausse de 12, 5% par rapport à 2022/2023 et de 3, 2% par rapport aux 5 dernières années. Les rendements de niébé de 737kg/ha est en hausse de 42, 2% par rapport à 2022/2023 et de 6, 8% par rapport aux 5 dernières années. Les superficies de sésame sont évaluées à 58 717 ha, en hausse de 29% par rapport à 2022/2023.
La production en coton est évaluée à 16 765 tonnes en 2023/2024, soit une hausse de 7% par rapport à la campagne 2023/2024, malgré une baisse de 7% sur les superficies emblavées comparativement à la campagne précédente. Par ailleurs, par rapport à la moyenne quinquennale, les volumes de coton produits ont régressé de 5%», indique le Dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires.
Tubercules et autres cultures de rente
Cette tendance haussière n’a pas épargné les productions de tubercules. Les productions de manioc, par exemple, ont enregistré «une hausse de 5% par rapport à la campagne précédente et de 14, 7% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
Contrairement au manioc, la pastèque a enregistré une baisse de 7, 2% par rapport à la campagne précédente et de 3, 1% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Cette année, la plus grande partie de la production a été réalisée en pleine campagne hivernale, ce qui a eu un impact négatif sur les rendements (-10%)».
Production horticole
«Les légumes représentent 82% de la production des fruits et légumes. La production prévisionnelle de légumes de la campagne horticole 2023/2024 a connu une hausse de 5, 36% comparée à la campagne précédente. La hausse s’explique par l’accroissement de la quasi-totalité (excepté le haricot vert qui a enregistré aussi une baisse de 2% par rapport à la campagne précédente) des volumes de production des légumes dont l’oignon qui représente près du tiers de la production totale des légumes.
Cependant, il convient de noter que la hausse serait plus importante n’eût été les contraintes.
En effet, les pertes post-récoltes non négligeables notées lors de la campagne passée ont démotivé les producteurs, entraînant une baisse des emblavures».
Par ailleurs, il a été relevé un «problème sur la qualité des semences reçues par les producteurs dans certaines poches au niveau des Niayes.
Enfin, les concertations ont révélé que certains opérateurs privés ont éprouvé des difficultés à honorer les agréments qui leur ont été octroyés pour mettre à la disposition des producteurs des semences, ceci suite aux dettes impayées de l’année précédente au niveau de leurs banques partenaires.
La comparaison par rapport à la moyenne quinquennale montre une hausse de 3,57% du volume de la production de légumes pour 2023, accentuée par la baisse de la pomme de terre de 3, 6% par rapport à la moyenne des 5 dernières années, de la tomate cerise qui a décru de 4% et du chou pommé 3, 7%.
S’agissant de la production de fruits, elle a enregistré des hausses respectives de 2, 1% et 2, 3% par rapport à la campagne 2022 et à la moyenne des cinq dernières années».