Présence militaire française en Ukraine : Paris se refuse à tout commentaire
Le chef d’État-major des Armées françaises s’est refusé à tout commentaire, ce jeudi, à propos de la présence de militaires français en Ukraine.
Le Général des Armées Thierry Burkhard, a donné une conférence de presse conjointe à Paris avec le général d’armée aérienne, commandant des Forces armées suédoises, Micael Bydén, en visite en France.
À cette occasion, le correspondant d’Anadolu (AA) a interrogé le commandant Burkhard sur le nombre de militaires français présents en Ukraine et sur leurs types de missions.
« Sur la présence de forces françaises en Ukraine, il n’y a pas de communication sur ce sujet-là. On a un dispositif de mission de défense au sein de l’ambassade qui est entre guillemets notre relation avec la partie ukrainienne en particulier, pour identifier au mieux, les besoins de l’armée ukrainienne et comment l’aide qu’on apporte est utilisée au mieux possible », a-t-il répondu.
Interrogé par AA sur la présence de mercenaires français dans le pays en proie à la guerre, « probablement » a répondu le chef d’État-major des Armées françaises, soulignant qu’il s’agit de « démarches individuelles » et que ce n’est pas « quelque chose d’organisé ». Thierry Burkhard a ajouté qu’il « n’en tient pas le décompte ».
« Je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’on puisse exactement les qualifier de mercenaires. Je pense que leur objectif est d’abord un objectif de soutien à l’Ukraine plutôt qu’un objectif financier », a-t-il souligné.
Pour rappel, le Président français, Emmanuel Macron, a ouvert la possibilité d’engager des « opérations sur le terrain » en Ukraine. Dans une interview accordée au Parisien la semaine dernière, le chef d’État français, qui était dans l’avion de retour de Berlin où il s’était entretenu avec des dirigeants européens, a souligné que la France se prépare à « tous les scénarios ».
Cette déclaration est intervenue après des discussions en février où, dans une réponse à un journaliste à l’Élysée, il n’avait pas exclu l’envoi de troupes au sol.
« Peut-être qu’à un moment donné (je ne le souhaite pas, n’en prendrai pas l’initiative) il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu’elles soient, pour contrer les forces russes », a déclaré Macron au Parisien, dans son vol de retour de Berlin, vendredi dernier. Déclarant être prêt à dialoguer avec Vladimir Poutine, le Président français a maintenu que la France ne doit pas se laisser intimider par le « discours de la peur » russe.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, notamment de l’Union européenne et des États-Unis, ainsi que l’imposition de sanctions à l’endroit de Moscou.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l’Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l’Ukraine à ses plans d’adhésion à des entités et alliances militaires, dont l’Otan, et l’adoption d’un statut de ‘’neutralité totale’’, ce que Kiev considère comme étant une « ingérence dans sa souveraineté ».