Guerre à Gaza: à l’ONU, veto russe et chinois à la résolution américaine pour un cessez-le-feu
À New York, le Conseil de sécurité de l’ONU vient de se réunir avec à l’ordre du jour l’examen d’une nouvelle résolution d’origine américaine en vue de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza. Alors que les États-Unis avaient déjà mis leur veto à deux reprises à des textes du même genre, cette fois, ce sont les Russes et les Chinois qui ont mis leur veto à la résolution présentée par les États-Unis.
Le cynisme et les dissensions des membres permanents du Conseil de sécurité ont malheureusement à nouveau joué à plein, raconte la correspondante de RFI à New York, Carrie Nooten, et ce malgré la situation extrêmement inquiétante des Gazaouis. La Russie et la Chine, depuis plusieurs jours, l’avaient fait comprendre : hors de question de laisser passer un cessez-le-feu réclamé par les États-Unis, alors que ceux-ci ont bloqué la plupart des initiatives diplomatiques depuis cinq mois et demi.
Sur le fond, Washington a mis au vote un texte jugé trop alambiqué. L’appel au cessez-le-feu qu’a réclamé Anthony Blinken dans les médias n’est pas aussi clair dans la résolution qui présente des faiblesses. C’est ce que pense Moscou, mais d’autres membres aussi, dont, étonnamment, l’Algérie qui représente le monde arabe au Conseil de sécurité et a voté contre cette résolution.
L’ambassadeur a déclaré qu’elle ne portait pas un message clair de paix, que c’était un laissez-passer pour autoriser l’attaque de Rafah et la poursuite des pertes civiles. Juste avant, l’ambassadrice américaine avait expliqué que ces vetos allaient donner au Hamas une excuse pour arrêter la négociation sur le terrain.
Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, est, de son côté, en Israël ce vendredi 22 mars. Il a notamment rencontré le Premier ministre Benyamin Netanyahu et tenté de le dissuader de lancer une offensive d’envergure sur la ville de Rafah. « J’ai dit que nous n’avions pas la possibilité de défaire le Hamas sans entrer dans Rafah et sans éliminer les bataillons qui y restent. Je lui ai dit que j’espérais le faire avec le soutien des États-Unis, mais s’il le faut, nous le ferons seuls » a dit Benyamin Netanyahu après sa rencontre avec le responsable américain.
De son côté, la France a dit vouloir trouver « un accord » au Conseil de sécurité de l’ONU sur la base d’un texte français. Le chef de l’État français, à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles, a déclaré avoir « un projet de résolution ». « Je pense que ce projet, s’il est, comme nous avons commencé à le faire, travaillé avec plusieurs partenaires régionaux, en particulier du monde arabe, peut lever les vetos qui se sont exprimés sur la proposition américaine », a poursuivi Emmanuel Macron, citant comme partenaires la Jordanie et les Émirats arabes unis.