Le Pakistan veut mieux réguler la liberté d’expression sur internet

Depuis plus d’un mois, le réseau social X est difficile d’accès, voire inaccessible au Pakistan. Si les autorités ne disent pas clairement leur implication dans la suspension du réseau social, les propos tenus par le ministre de l’Intérieur mardi sur une chaîne de télévision publique, prônant un renforcement de la législation qui régule la liberté d’expression sur internet, laissent craindre le pire. 

Avec Sonia Ghezali correspondante RFI au Pakistan

« Nous devons faire de meilleures lois », a déclaré Mohsin Naqvi. Quand on lui demande si son ministère est responsable des problèmes d’accès à X, le ministre de l’Intérieur pakistanais s’explique en mettant en cause ce qu’il nomme « la production de fausses accusations contre les gens », un « acte répréhensible », dit-il. Et il suggère qu’un réexamen des lois est nécessaire pour lutter contre cela.

Cette déclaration survient quelques semaines après la tenue des flexions législatives dans le pays. Un scrutin qui a été entaché par des accusations de fraudes électorales qui ont envahi la Toile et surtout les réseaux sociaux. Certains électeurs ont même posté des vidéos dévoilant les coulisses de certains bureaux de vote où le chaos régnait. Certains responsables locaux ont même reconnu avoir procédé ou aider à des fraudes dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Rôle clé dans la campagne du PTI

Ces derniers ont par ailleurs été le médium principal de campagne et de communication du parti d’Imran Khan, l’ex-Premier ministre emprisonné. Le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) qui, même s’il n’a pas été autorisé à participer aux élections, a remporté le plus grand nombre de votes grâce à ses candidats qui se sont présentés en indépendants.

Internet a été inaccessible le jour du scrutin et plusieurs heures le jour qui a suivi. Le réseau X en revanche reste depuis le 17 février très perturbé. Il est accessible de façon intermittente, avec des différences suivant le fournisseur internet, obligeant les utilisateurs qui le peuvent à recourir à des VPN (des réseaux privés virtuels qui permettent de contourner les blocages).

Des militants du PTI d’Imran Khan y voient une volonté de l’establishment de faire taire, voire disparaître le parti. Et plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’homme dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.

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