Ville morte : Pari perdu pour Aar
En lieu et place d’une «Journée ville morte» décrétée par «Aar sunu élection», les Sénégalais ont eu droit hier à «une Journée ville vivante». Ce mot d’ordre de la plateforme pour exiger la tenue de l’élection présidentielle avant le 2 avril prochain n’a pas été suivi à Dakar et à l’intérieur du pays. Sauf dans le secteur de l’enseignement, qui a été paralysé.
Par Amadou MBODJI – Alors que le dialogue se poursuivait hier, le collectif Aar sunu élection («Protégeons notre élection») avait décrété le même jour «une journée ville morte». Invitant les Sénégalais à l’observer contre le report de l’élection, les responsables de cette plateforme n’ont pas eu l’effet escompté. Parce que leur mot d’ordre n’a pas été suivi à Dakar et à l’intérieur du Sénégal.Au centre-ville de la capitale, tout fonctionnait, le trafic était dense et les commerçants ont exposé leurs marchandises pour attirer la clientèle, alors que les boutiquiers n’ont pas baissé rideau.
Certains citoyens, interrogés, disent ne pas être au courant de ce mot d’ordre de «Journée ville morte» et éprouvent actuellement des difficultés à respecter la consigne de cette plateforme, surtout ceux qui travaillent au jour le jour.Largement ignoré, ce mot d’ordre n’a pu être suivi au niveau du populeux marché Colobane, qui a gardé son dynamisme habituel avec une foule autour des échoppes ouvertes…
«On vit au jour le jour, on ne peut pas se permettre de rester une journée sans travailler, sinon nos familles ne mangent pas», a dit Saër Dieng, commerçant de 37 ans qui a ouvert son commerce de vêtements, cité par Seneweb.Au niveau du secteur éducatif, des perturbations ont été notées à Dakar avec la grève des lycées comme Blaise Diagne et John Kennedy.Des villes de l’intérieur comme Kolda ont affiché le même décor que Dakar. Ici, les activités n’ont pas été paralysées par le mot d’ordre de grève de «Aar sunu élection».
Des commerçants et transporteurs dans cette ville du Sud ont même exprimé leur ignorance quant à la tenue de cet événement, en soulignant un manque de communication ou de sensibilisation sur le terrain.Cependant, dans le secteur de l’éducation, dans certaines écoles du moyen-secondaire de la commune de Kolda, les cours ont été perturbés par la mobilisation.
Manifestant leur soutien à la cause défendue par la plateforme «Aar sunu élection», les enseignants de Kolda ont boycotté les cours. A Diourbel aussi, c’est le secteur de l’éducation qui a répondu à l’appel de cette grève. Les enseignements ont été interrompus durant la journée dans la majorité des établissements scolaires du moyen-secondaire.