Verdissement du système financier : les Banques centrales dans la réflexion au CICAD

Le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier s’est penché hier, mardi, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio (Sénégal) sur les effets et les défis des variations du climat. C’était autour du thème : “Le rôle des Banques centrales face aux défis du changement climatique”.

Les effets du changement climatique sont réels et plus que préoccupants. En réponse à cela, le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier dont la Bceao a engagé hier, mardi 6 janvier, au Centre de conférence international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, une réflexion sur le rôle des Banques centrales face aux défis des changements climatiques.

Une conférence internationale réunissant des gouverneurs des Banques centrales qui se veut un creuset d’échanges et de partage d’expériences, offrant des opportunités d’aborder les enjeux du changement climatique et leurs implications financières sur le développement économique régional et continental.

A ce propos, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Jean-Claude Kassi Brou, a soutenu que certes l’engagement des Banques centrales à l’égard du changement climatique est «récent». Toutefois, les actions qu’elles ont menées au cours des «10 dernières années reflètent bien la prise de conscience croissante» que le changement climatique peut avoir des répercussions importantes sur le système financier et, par ricochet, sur l’économie.

Composé de 114 Banques centrales et superviseurs financiers, le Réseau des Banques centrales pour le verdissement du système financier dont la Bceao, créé en 2017, a vu la participation des gouverneurs et vice-gouverneurs des Banques centrales du Ghana, de l’Île Maurice, de la Zambie, des Comores, de la Gambie, de l’Afrique centrale, du Maroc, de la République du Congo, de Madagascar, de la Mauritanie, du Mozambique et de la Guinée.

Le Premier ministre (Pm) sénégalais, Amadou Ba, prononçant le discours du président de la République, Macky Sall, a d’emblée rappelé qu’à la dernière grande rencontre de la Cop 28, tenue en décembre 2023 à Dubaï, «les scientifiques ont relevé que l’Afrique contribue pour moins de 5% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre».

Pour autant, soulignera-t-il, le continent africain serait le plus affecté par les conséquences néfastes du changement climatique, en particulier à travers les impacts de la matérialisation des «risques physiques liés aux inondations, à la sécheresse et à l’augmentation des vagues de chaleur». A l’instar des autres pays du continent, les pays membres de l’Uemoa ne sont pas à l’abri de ces effets.

En effet, fait-t-il remarquer, «l’Agriculture qui emploie plus de 40% de la main d’œuvre et contribue à 26% du Produit intérieur brut (Pib), demeure un secteur particulièrement exposé». Pour s’en convaincre, il cite une étude de la Banque mondiale qui renseigne que l’Uemoa subirait, en moyenne, «1 milliard de dollar» de pertes par an sur la production de ses cultures vivrières les plus importantes, dues aux sécheresses. A en croire Amadou Ba, les industries et services sont également exposés à des pertes notables, en zones urbaines inondables.

Sur les actions du Sénégal contre le changement climatique, le Premier ministre fera savoir que le «pays a signé, en juin 2023, un partenariat pour une transition énergétique juste (Jetp) dont l’ambition est de porter la part des énergies renouvelables, dans le mix énergétique, de 31% à 40% d’ici 2030».

Par ailleurs, Amadou Ba a souligné que, dans le cadre du partenariat Jetp, «le Sénégal étudie, avec le Fonds monétaire international (Fmi), les partenaires et le Centre mondial pour l’adaptation, la possibilité d’orienter des ressources prévues pour le remboursement de la dette vers le financement de l’action climatique».

Enfin, dira le Pm, «J’attends des institutions financières de l’Union des actions concrètes à identifier lors de vos réflexions pour favoriser les investissements dans les projets respectueux de l’environnement telles que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre».

JEAN PIERRE MALOU 
SUDQUOTIDIEN

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