“Il faut faire quelque chose”: le CSA dénonce le virage pornographique de X
Sur le réseau social X, anciennement Twitter, plus de 5.000 comptes francophones proposent des contenus vidéos explicites, parfois “hard”, en accès libre, sans protection adéquate pour les mineurs, dénonce le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en Fédération Wallonie-Bruxelles, qui a réalisé un monitoring, rapporte lundi Le Soir.
Le monitoring a été réalisé durant quatre mois grâce à un outil d’intelligence artificielle. Il portait exclusivement sur les contenus pornographiques diffusés sur X par des comptes francophones. Soit la pointe de l’iceberg, alors que l’anglais est la langue véhiculaire. À noter aussi que les contenus à caractère pédopornographique ont également été écartés. Or, ils existent bel et bien sur le réseau.
Parmi le 5.000 comptes répertoriés, 1.041 ont pu être traités par les équipes du CSA. Il apparaît que 908 d’entre eux contiennent un caractère clairement pornographique, ce qui représente un taux de détection positive de 89 %. La plupart d’entre eux ne sont pas localisés (une façon aussi, pour les propriétaires des comptes, d’échapper aux législations). L’outil a permis, au final, d’identifier 75 comptes situés en FWB diffusant en masse des contenus pornographiques.
Protéger les mineurs
“X est bel et bien une plateforme totalement dérégulée”, déplore Karim Ibourki, président du CSA. “La prétendue liberté d’expression est devenue le cache-sexe d’une plateforme qui ne cherche que l’argent. Or, il existe des outils très simples pour détecter des contenus illicites. Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut faire quelque chose, sauf que nous sommes dans une situation de blocage qui profite aux plateformes, mais nuit à ce que l’on a de plus cher, les mineurs”.