Trump ne compte pas défendre l’Europe en cas d’attaque

Donald Trump, alors président des États-Unis, l’aurait confié à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lors du Forum de Davos, en 2020. Le commissaire français Thierry Breton était présent, relate Politico.

Thierry Breton a raconté cette “anecdote” ce mardi, à Bruxelles, lors d’un événement organisé au Parlement européen. Selon le commissaire au Marché intérieur, Donald Trump aurait confié à Ursula von der Leyen, lors du Forum de Davos (Suisse), en janvier 2020, que les États-Unis ne défendraient pas l’Europe en cas d’attaque: “Nous ne viendrons certainement pas vous aider ni vous apporter notre soutien”, aurait-il déclaré, sans détour. “De toute façon, l’Otan est morte et nous allons quitter l’Alliance, nous allons sortir de l’Otan”, aurait-il pris soin d’ajouter. “D’ailleurs, vous nous devez 400 milliards de dollars parce que vous n’avez pas payé, vous les Allemands, ce que vous auriez dû payer pour assurer votre défense”, aurait-il renchéri lors d’une réunion tendue à laquelle assistait également l’Irlandais Phil Hogan, alors commissaire européen au Commerce.

Cette histoire ressort quelques jours avant le caucus de l’Iowa, ce 15 janvier, première étape des primaires républicaines à l’issue desquelles le parti désignera son représentant en vue de l’élection présidentielle du 5 novembre 2024. Les adversaires de Donald Trump, l’ancienne ambassadrice des États-Unis aux Nations unies Nikki Haley et le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ne semblent pas faire le poids face à l’ancien président… et l’Europe redoute le retour du milliardaire à la tête de la première puissance mondiale, principale force militaire de l’Otan et, à ce titre, grande protectrice de l’Union européenne. Seul espoir: que Donald Trump, sous le coup de plusieurs procès et procédures juridiques, soit jugé inéligible par la justice américaine.

“Cette déclaration a résonné comme un véritable coup de semonce et il pourrait revenir au pouvoir”, souligne Thierry Breton. “Aujourd’hui, plus que jamais, nous savons que nous sommes seuls. Nous, Européens, sommes membres de l’Otan, pour la plupart (NDLR: sauf l’Autriche, Chypre, l’Irlande et Malte, procédure en cours pour la Suède) et évidemment alliés mais nous n’avons pas d’alternative: il faut augmenter le budget de la Défense pour se tenir prêts à toute éventualité”, conclut-il.

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