Relance du chemin de fer : les membres du Collectif des locataires des chemins de fer et des impactés ralentissent le mouvement à Tamba

Le train tant attendu pour ce mois de janvier à Tambacounda ne fera pas que des heureux. Des grincements de dents se font entendre chez les membres du Collectif des locataires des chemins de fer et des impactés. Ils invitent les autorités à se pencher sur leur sort pour éviter un drame social.

Par Abdoulaye FALL(Correspondant) – Les commerçants déguerpis de l’emprise du chemin de fer à Tambacounda demandent à la Sncf et aux autorités de les reloger au plus vite. De l’autre côté, leurs collègues qui étaient en location des locaux qu’ils occupaient, s’indignent de se voir imposer de manière unilatérale, de nouvelles bases du contrat. La conséquence pour eux en sera bientôt que plusieurs familles vont se retrouver dans la plus grande précarité.

Tous ces protagonistes prétendent avoir «été roulés dans la farine par des responsables de la Sncf». Les commerçants situés dans l’emprise de la gare ont vu, pour certains, leurs cantines démolies, alors que d’autres se disent victimes d’arnaque et d’escroquerie. Et cela depuis plusieurs années. Atterrés, ils se sont constitués en collectif pour mieux défendre leurs intérêts. Plus de cinquante personnes constituent ledit collectif.

Chérif Ndiaye, leur porte-parole, a expliqué : «Nous occupons les lieux depuis 1999. Ce, sur la base d’un document délivré par le responsable régional de la Société nationale des chemins de fer du Sénégal d’alors.» Dans le document, a précisé Chérif Ndiaye, il n’a nullement été mentionné une quelconque occupation temporaire des lieux. Mieux, ajoute-t-il, «nous avons régulièrement payé le loyer, tous les trois mois. A chaque fois, un agent commis depuis la direction de Thiès venait récupérer les loyers. Nous payions 144f le m² jusqu’en 1998, avant qu’une modification ne soit apportée portant le coût à 250f le m²».


Malgré cela, ils disent être «très surpris, nous avons été sommés pour certains d’entre nous de quitter les lieux parce qu’ils doivent abriter le terminal à containers en construction. Après juste 48h de sommation», relate toujours Chérif Ndiaye, «les engins sont entrés en action. Des cantines sont réduites en poussière. Des pères de famille envoyés au chômage. Des dizaines d’emplois hypothéqués. Une économie locale vacillante».

Pour les autres occupants, c’est une notification d’augmentation du prix du loyer qui leur a été servie. Pape Guèye, un des impactés, ne cache pas sa colère : «Cette année, contre toute attente, une notification nous est servie portant le montant du loyer à 2500f le m². C’est inadmissible !» Il se désole d’autant plus que, jusque-là, aucune rencontre n’est organisée entre les responsables et les principaux concernés pour trouver un terrain d’entente.

L’Etat doit prendre les choses en main et tirer l’affaire au clair, plaident les impactés. «Pendant plusieurs années, nous avons payé la redevance à la société sans que personne ne sache où sont allés les montants. Aujourd’hui, ils reviennent parler de hausse de plus de 10 fois le montant initial. C’est catastrophique», estiment ces commerçants. Ils demandent de toutes leurs forces à l’Etat de tirer au clair l’affaire. «Voilà pourquoi les gens prennent le chemin de l’Europe à tout prix parce que persécutés chez eux. Nous avons choisi de rester ici et d’y travailler. Nous voulons juste être soutenus et accompagnés», dit le porte-parole des commerçants.


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