Assises de l’Upf à Dakar : Les questions sur la table des journalistes francophones

Pendant 3 jours, Dakar sera la capitale de la presse francophone. Les 50èmes Assises de l’Union de la presse francophone (Upf), qui s’ouvrent aujourd’hui, seront une occasion pour des experts venus de plusieurs pays, d’échanger sur des questions d’actualité et sur le rôle des médias face aux mutations du monde moderne.

Par Dieynaba KANE – Les cinquantièmes Assises de la presse francophone s’ouvrent aujourd’hui au Centre de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad). Durant 3 jours, du 9 au 11 janvier, des personnalités de différents secteurs vont discuter et échanger sur le thème : «Médias, paix et sécurité.» Pour l’ouverture, il est prévu une conférence inaugurale qui sera prononcée par M. Jorge Carlos Fonseca, ancien président de la République de Cabo-Verde. Cette séance sera modérée par M. Abdelmounaïm Dilami, ancien président de l’Upf internationale. Après cette conférence inaugurale, le président de la République, Macky Sall, procédera à l’ouverture officielle des 50ème Assises de l’Union de la presse francophone.

Diversité des réflexions
Les travaux des Assises de l’Upf démarrent dans l’après-midi. Les participants à cette rencontre seront invités à répondre lors de la 1ère table ronde à la question : «Quelle place et quel rôle pour les médias en temps de guerre ?» Partant du fait que les «médias ont toujours joué un rôle important durant les périodes de conflits ou de crises dans le monde, car le contrôle de l’information pendant ces périodes devient un enjeu crucial», M. Mademba Ndiaye, journaliste, analyste (Sénégal), M. Wilson Fache, journaliste, lauréat du prix Albert Londres 2023 (Belgique), M. Rurangwa Jean-Marie Vianney, Rédac-teur en chef à la Télévision rwandaise, M. Bruno Fanucchi, président de la section Upf France et Mme Anne Laure Bonnel, journaliste indépendante, correspondante de guerre (France), discuteront autour des question s: «Quels pouvoirs les médias exercent-ils en temps de conflit ou de crise ? Disposent-ils d’une certaine autonomie dans l’exercice de leur mission ?»

Des ateliers sont aussi prévus sur le thème : «Désinformation, manipulation : comment résister face aux tentatives de contrôle des médias ?» Les panélistes vont essayer de répondre à la question de savoir comment faire face aux tentatives de contrôle pour aider à prévenir les pires atrocités. Il s’agira de s’interroger sur comment y faire face avec «internet, une autoroute de la désinformation ? L’apparition de l’Intelligence artificielle, un autre défi de manipulation de l’information ?». Dans le même sillage, des travaux vont se tenir sur : «Paix et sécurité à l’heure des réseaux sociaux.» Là aussi, les experts seront appelés à donner des pistes sur comment faire le tri avec les réseaux sociaux qui «ont démultiplié la quantité de communication, parfois au détriment de la qualité de l’information». «Le rôle des médias dans toute cette masse d’informations» sera aussi au cœur des échanges ainsi que «la distance critique des médias par rapport à ce qu’ils diffusent et qui est susceptible de favoriser leur instrumentalisation».

Autre question d’actualité au programme de cette grande rencontre de la presse francophone, c’est la question de la sécurité alimentaire.

A ce niveau, soulignent les organisateurs dans un document, «les médias peuvent jouer un rôle crucial dans la compréhension de ce thème stratégique pour l’avenir de la planète et des territoires». Ainsi les panélistes vont voir «comment sensibiliser, former au traitement de cette question. Quelle contribution apportent les médias à la compréhension de cet enjeu ?».

Toujours dans le cadre de ces assises, une 2ème table ronde sera consacrée à «comment concilier liberté de la presse et responsabilité ?». Les auteurs du document sur le programme de ces assises, qui estiment que «le professionnalisme des médias est mis à rude épreuve dans la couverture des évènements liés aux conflits ou au terrorisme», posent le débat sur le rôle du journaliste. «Le rôle du journaliste est-il d’amplifier ou d’adoucir les faits ? La crise ou le conflit est-il un motif pour censurer l’information, et dans quelle mesure ? La lutte contre le terrorisme ou la désinformation justifie-t-elle la remise en question des libertés d’information et d’expression ? Quel rôle de la régulation et l’autorégulation pour un comportement responsable et professionnel ?» Il est donc attendu des experts des réponses sur toutes ces questions.

Concernant toujours ce thème, un atelier est prévu sur «comment informer ou rendre compte des actes terroristes sans pour autant leur donner de la visibilité ? Où placer la limite du soutenable ? Comment éviter d’alimenter les théories du complot ? Jusqu’où les médias peuvent-ils aller dans la couverture de ces actes ?».

En outre, des échanges sont prévus sur l’existence des médias pour la paix lors d’un atelier sur ce sujet. «Existe-t-il des médias pour la paix ? Le journalisme de paix soutient les initiatives et les artisans de la paix, sans compromettre les principes de base du journalisme de qualité. Quelles en sont les déclinaisons théoriques et pratiques ? Quels peuvent être les enjeux et les impacts de cette forme de journalisme, dans un contexte mondial dominé par les crises et les conflits ? Quels sont les principaux obstacles à cette pratique ?» Telles sont, entre autres, les questions auxquelles les experts invités à ces assises vont tenter de répondre.


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