Chine: pour les 130 ans de la naissance de Mao, Xi Jinping entre critique et respect de l’héritage maoïste

On l’appelle « le nouveau Mao » ou encore « Mao version 2.0 ». Avec son autoritarisme et ses purges au sein du Parti, Xi Jinping, le président chinois et secrétaire général du Parti communiste, s’est mis dans les pas du fondateur de la République populaire, Mao Zedong, dont on célèbre les 130 ans de sa naissance ce 26 décembre. Pourtant, il y a dix ans, à l’occasion du 120ᵉ anniversaire, Xi Jinping l’avait encore critiqué.

« Les dirigeants révolutionnaires ne sont pas des dieux » et peuvent « commettre des erreurs », rappelle Xi, le nouveau numéro un chinois en 2013, alors que nostalgiques et admirateurs fêtent avec un bol de nouilles les 120 ans du Grand Timonier. Finie donc la glorification de Mao, dont la politique du « Grand Bond en avant » et de la « Révolution culturelle » ont coûté la vie à des dizaines de millions de Chinois ? Pas tout à fait, estime le chercheur Emmanuel Véron.

« C’était plus une manière pour Xi Jinping de marquer de son empreinte le pouvoir que de vouloir rompre fondamentalement avec ce qui est la trace historique du Parti communiste chinois, c’est-à-dire l’histoire de Mao et du Parti. »

Xi Jinping déjà plus puissant que Mao Zedong

Critiques prudentes mais admiration toujours. « Le gouvernement, l’armée, la société et les écoles, le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest : le parti les dirige tous. » Cette formule maoïste, Xi l’a fait sienne.

« C’est l’obsession du contrôle. Les purges au sein du régime, au sein des armées et puis la terreur au sein de la société civile. C’est un système qui revient vers du totalitarisme. »

Après avoir écarté tous ses rivaux, Xi Jinping a aujourd’hui même plus de pouvoir que Mao. La Constitution lui donne le droit de régner à vie sur son empire.

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