La plus ancienne lettre de réclamation de l’histoire de l’humanité

Écrite par un client mécontent en Mésopotamie, au 18ᵉ siècle avant Jésus-Christ, la “tablette de plainte à Ea-nasir” est considérée comme la plus ancienne lettre de réclamation de l’histoire de l’humanité, relate le magazine National Geographic.

Conservée au British Museum de Londres, cette tablette d’argile composée d’inscriptions cunéiformes a été retrouvée dans les ruines de l’antique cité mésopotamienne d’Ur, sur l’actuel territoire irakien. Elle a été écrite vers 1750 avant notre ère par un certain “Nanni”, un client mécontent d’un achat chez un vendeur de métaux babylonien du nom d’Ea-nasir. Selon le Livre Guinness des records, il s’agit de la plus ancienne lettre de réclamation attestée.

Cuivre de piètre qualitéÉcrite en akkadien, une langue parlée en Mésopotamie à cette époque, la lettre reproche au commerçant de ne pas avoir respecté le contrat établi avec son client. En effet, alors qu’Ea-nasir lui avait promis des “lingots de cuivre de qualité supérieure”, la transaction ne fut pas à la hauteur des attentes et le produit carrément de piètre qualité. Le messager de Nanni fut en outre traité avec mépris malgré ses contestations.“Pour qui me prends-tu?”“Pour qui me prends-tu pour agir ainsi avec un tel mépris envers quelqu’un comme moi? (…) Aucun marchand qui commerce avec Dilmun (ndlr: actuel territoire de Bahreïn) ne m’a traité de cette façon. Tu es le seul à mépriser mon messager! (…) Sois conscient que (dorénavant) je n’accepterai ici aucun cuivre de ta part qui ne soit pas de qualité supérieure”, déplore en substance le client lésé (le texte entier ici).Achat lointainCette lettre illustre une problématique économique de l’époque, rappelle le National Geographic. La puissante cité-État sumérienne d’Ur, proche du golfe persique, ne disposait pas de suffisamment de métaux pour la fabrication des objets de la vie quotidienne. Les marchands allaient donc chercher le cuivre dans d’autres cités de la région, notamment à Dilmun, à plus de 1.000 km au sud, sur la péninsule arabique. Un voyage coûteux, sans compter les taxes à reverser aux autorités locales.Ce marchand de cuivre peu scrupuleux ne jouissait manifestement pas d’une bonne réputation à Ur à l’époque: d’autres tablettes de réclamation en attestent…

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