Espagne: une manifestation rassemble plus de 40 000 personnes en soutien au chef de la droite
Une grande manifestation de la droite rassemblant au moins 40 000 personnes, a eu lieu ce dimanche 24 septembre dans les rues de Madrid pour condamner le rapprochement entre le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez et les séparatistes catalans. Aux yeux des leaders de la droite, il convient d’empêcher la formation d’un gouvernement de gauche appuyé par les indépendantistes.
Avec des drapeaux espagnols et le slogan « Non à l’amnistie ! », environ 40 000 personnes, selon les organisateurs et les autorités de Madrid, se sont rassemblées à deux jours du débat sur la candidature au poste de Premier ministre du chef du Parti populaire (PP), Alberto Nunez Feijoo, qui pour l’heure ne dispose pas de la majorité – car il lui manque quatre voix à la Chambre de députés -.
Alberto Nunez Feijoo, chargé par le roi Felipe VI de former un gouvernement, aurait dû pour cela convaincre des partis régionalistes, faiseurs de rois dans un Parlement très fragmenté, mais ceux-ci refusent de lui accorder leur soutien en raison de son alliance avec le parti d’extrême droite Vox. Pour leur soutien, les partis catalans exigent, entre autres revendications, l’amnistie des indépendantistes poursuivis depuis la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
« Les hommes politiques passeront, mais la liberté et l’égalité entre les Espagnols perdureront. J’en fais mon serment. » C’est ce qu’a affirmé le chef de l’opposition de droite, à la tête de cette manifestation, lui qui refuse l’amnistie des leaders séparatistes catalans. « Même si ça me coûte la présidence du gouvernement, je vais défendre le fait que l’Espagne est un ensemble de citoyens libres et égaux, quoiqu’il nous en coûte », a-t-il ajouté.
Une concession du leader socialiste jugée indigne par la droite
Derrière Alberto Nunez Feijoo, c’est toute la droite conservatrice, appuyée par les anciens chefs de gouvernement, Mariano Rajoy et Jose Maria Aznar, qui veut empêcher à tout prix le leader socialiste Pedro Sanchez de céder aux séparatistes catalans sur ce point capital : le pardon à toutes ces personnes condamnés ou sur le point de l’être.
C’est en effet une monnaie d’échange qui permettrait l’investiture du leader socialiste et le renouvellement de son mandat, car pour cela, il a absolument besoin du soutien des séparatistes catalans, rappelle notre correspondant à Madrid, François Musseau. D’où la colère de la droite qui estime que cette concession est inacceptable, et qu’elle serait même indigne.
(Et avec AFP)