Un documentaire révèle les tensions entre Boris Johnson et Buckingham durant la pandémie
Cette révélation a été faite dans le deuxième épisode de la série documentaire de la chaîne britannique “Laura Kuenssberg : State of Chaos”. Basée sur des entretiens avec des acteurs clés au sommet du gouvernement, cette série couvre la période allant de 2016 au départ de Liz Truss en tant que Première ministre en 2022.
En mai 2020, alors que le gouvernement était aux prises avec la pandémie, de vives tensions sont apparues entre l’équipe politique de Boris Johnson et la fonction publique. À tel point que de hauts fonctionnaires se sont, semble-t-il, rendus à Buckingham Palace pour exprimer leurs inquiétudes quant à la manière dont l’ancien Premier ministre a gouverné durant la crise sanitaire. À l’époque, il y a eu un certain nombre de conflits entre Dominic Cummings, le chef de cabinet controversé de Boris Johnson, et le chef de la fonction publique, Sir Mark Sedwill, qui a ensuite quitté son poste.
Des fonctionnaires auraient fait part de leurs préoccupations au palais dans l’espoir que la Reine puisse les exprimer lors de ses audiences privées avec l’ancien locataire du 10 Downing Street. Il y aurait ainsi eu un certain nombre d’appels téléphoniques et de communications, en plus des échanges habituels, entre le cabinet du Premier ministre et Buckingham Palace. Selon une source, Boris Johnson “avait besoin qu’on lui rappelle la Constitution”. Un autre témoin a décrit l’atmosphère qui régnait à Downing Street pendant cette période comme étant “complètement sinistre et totalement folle”, affirmant que les relations étaient “tout simplement toxiques” et que les liens entre l’équipe du Premier ministre et la fonction publique étaient “rompus”.
Le palais de Buckingham s’était déjà inquiété du comportement du gouvernement Johnson après que la Chambre des communes est restée fermée pendant l’été 2019 – ce que l’on appelle la “prorogation” (ou “ajournement”). La Cour suprême avait par la suite statué que cette mesure était contraire à la loi. Une source a déclaré à la BBC que cela avait soulevé des “préoccupations aiguës”.
L’ancienne secrétaire adjointe du cabinet, Helen MacNamara, a refusé d’évoquer dans le documentaire ces appels téléphoniques vers Buckingham. L’équipe de Boris Johnson insiste, elle, sur le fait que les actions du 10 Downing Street ont toujours été conformes à la Constitution et qu’aucun membre de la famille royale ne lui a fait part de ses préoccupations. Le palais de Buckingham, quant à lui, s’est refusé à tout commentaire.