129e édition du Magal : la grande communion de Touba
La communauté musulmane et particulièrement les adeptes de la confrérie mouride vont répondre ce lundi 4 septembre, à l’appel de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké pour le Grand Magal de Touba. Accompagné depuis le début du mois lunaire du Safar par diverses activités, ce grand événement religieux sera célébré dans la ferveur dans la matinée de cette journée correspondant au 18 Safar. Elle commémore le départ à l’exil du fondateur du mouridisme qui a, à travers un fameux message lancé en 1921, donné le sens de cet événement majeur de la voie Mouride. « Quant aux bienfaits que Dieu m’a accordés, ma seule et souveraine gratitude ne les couvre plus. Par conséquent, j’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait à s’unir à moi dans la reconnaissance à Dieu, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouve sur terre », proclamait Serigne Touba. Cette invite, presque à valeur de recommandation, faite depuis son séjour à Diourbel en 1921, résonne encore au sein de la communauté. Plus de cent ans après, elle est perpétuée avec ferveur dans la cité religieuse qui continue d’accueillir, à quelques heures de cette célébration, le plus grand pèlerinage religieux sénégalais, réunissant chaque année des milliers de personnes.
Comme chaque matinée du 18 du mois de Safar, deuxième mois du calendrier musulman, correspondant au 4 septembre, des milliers de fidèles vont converger dans la cité religieuse de Touba pour le Grand Magal de. Ce sera pour répondre à l’appel de Cheikh Ahmadou Bamba à ses coreligionnaires et aux disciples mourides. Une invite qui a valeur de recommandation pour le fondateur de la confrérie mouride. Il postulait cet évènement comme une sorte de gratitude envers Dieu pour les innombrables dons et grâces dont son Seigneur lui a gratifiés lors de son départ à l’exil. Le fondateur du Mouridisme a institué cette célébration après les années d’épreuves passées au Gabon, en Mauritanie, de 1903 à 1907, puis les cinq autres années de résidence surveillée à Thieyène, dans le Djolof, de 1907 à 1912. Au moment où il continuait à endurer les épreuves, chaque fois que revenait le jour anniversaire à la date du 18 Safar, il reçut en cette année 1921 le décret divin. Celui-ci lui faisait savoir que les épreuves sont désormais terminées. « La peine est levée, toute la mission, qui t’as été confiée, a été remplie. Tu as obtenu ce à quoi tu aspirais… Il m’a, en ce jour, exaucé au point que j’y ai obtenu la totalité des avantages que je sollicitais auprès de Lui. Quant aux bienfaits que Dieu m’a accordés, ma seule et souveraine gratitude ne les couvre plus. Par conséquent, j’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait de s’unir à moi dans la reconnaissance à Dieu, chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouve sur terre », lançait-il. Cheikh Ahmadou Bamba avait eu le temps de donner, à travers ses écrits, le sens caché des épreuves qu’il avait endurées lorsqu’il quitta sa famille, ses disciples et son pays à bord du navire « Ville de Pernambouc ». Un exil qui allait durer plus de 7 longues années ponctuées par des persécutions, de souffrances et de dures conditions d’existence dans l’île inhospitalière de Mayombé en forêt équatoriale gabonaise. « Je cheminais en vérité, lors de ma marche vers l’Exil, en compagnie des Vertueux Gens de Badr alors que mes persécuteurs étaient persuadés que j’étais leur prisonnier », écrit Cheikh Ahmadou Bamba.
SUDQUOTIDIEN