La mobilisation dans les raffineries à TotalEnergies se fissure
Après trois semaines de blocages, la mobilisation des grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies a commencé à faiblir avec la levée de la grève à Donges (Loire-Atlantique) mercredi après-midi même si le mouvement dans les autres raffineries se poursuit et fait perdurer l’incertitude sur l’approvisionnement en carburant à l’approche des vacances scolaires.
La grève a été suspendue à la raffinerie de Donges, selon la CGT, mais elle se poursuivait dans quatre autres sites.
C’est le cas ainsi à Mardyck, près de Dunkerque où les employés grévistes ont voté à la relève de 14H00 la poursuite de leur mouvement, jusqu’au prochain quart, à 22H00 où aura lieu un nouveau vote, selon la CGT.
« Ils lâchent rien. Si eux ils arrivent à faire quelque chose, ça va donner un grand signal dans toute la France », a lancé l’actrice nordiste Corinne Masiero venue soutenir les grévistes à l’entrée de ce site à l’heure de la relève de 14H00, interprétant avec des camarades comédiens une saynète fustigeant le capitalisme et les multinationales.
A Gonfreville, en Normandie, à l’issue d’une assemblée générale qui a réuni plusieurs dizaines de salariés, la grève a également été reconduite « après un vote très largement majoritaire », a déclaré à l’AFP le secrétaire général CGT de la plateforme normande, Alexis Antonioli.
Selon Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies, la grève a également été reconduite à La Mède (Bouches-du-Rhône).
A Feyzin dans le Rhône (dépôt, la raffinerie étant à l’arrêt pour raison technique), les grévistes qui ont reconduit mercredi matin la grève, se prononceront en fin de journée après une rencontre avec la direction à 16H00.
« On espère que la direction sera attentive aux revendications des grévistes pour pouvoir sortir du conflit », a déclaré à l’AFP Benjamin Tange, délégué syndical central CGT du raffinage et de la pétrochimie.
La CGT dit en effet avoir proposé dans la matinée un « protocole de sortie de fin de conflit » à la direction du groupe.
Cette proposition demandait « des négociations sur l’emploi et les investissements », « des négociations locales sur les problématiques spécifiques remontées par les grévistes », ainsi que des « garanties sur l’absence de répression vis-à-vis des grévistes », a indiqué à l’AFP Eric Sellini.
Selon lui, la direction a refusé cette proposition, ce que TotalEnergies, interrogé par l’AFP, n’a pas immédiatement pu confirmer.
Selon Pedro Afonso, 47 ans, délégué syndical CGT Feyzin, la direction générale a néanmoins indiqué vouloir rediriger « toutes les négociations en local ». Selon lui, elle « ne ferait aucune obstruction aux directions locales pour négocier concernant les revendications locales des grévistes sur tous les sites français de TotalEnergies ».
En attendant, cette reconduction du mouvement dans quatre des sept raffineries du groupe jettent de nouvelles incertitudes sur la résorption des pénuries d’essence à quelques jours des vacances de la Toussaint.
– « L’amélioration continue » –
Dans le pays, 22,8% des stations-service étaient toujours en manque d’essence ou de diesel mardi soir, a annoncé mercredi matin la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur France Info.
« L’amélioration continue à se faire », a-t-elle assuré, en évoquant les Hauts-de-France où le taux de rupture est passé de « 55% à moins de 20% ».
A quelques jours des premiers départs, la pression monte plus que jamais sur le gouvernement. S’adressant aux Français, la ministre a assuré mettre « tout en œuvre pour qu’ils puissent partir en vacances tranquillement ».
Pour accélérer la cadence, le gouvernement a rouvert les vannes de sites bloqués à l’aide de réquisitions de salariés, la dernière visant de nouveau le site de TotalEnergies à Feyzin dans le Rhône mercredi.
La mesure vise à « soulager » les deux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, très touchées, selon la ministre.
Chez TotalEnergies, qui relève du secteur de la chimie au sein des organisations professionnelles, la CGT n’a pas signé l’accord salarial conclu vendredi entre la direction et les deux syndicats majoritaires, la CFE-CGC et la CFDT.
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