Niger : le Bénin risque gros après son soutien à l’intervention armée de la Cedeao à Niamey
C’est un faux secret. Le Bénin est un partenaire économique stratégique du Niger. Outre le Port de Cotonou par lequel transitent les marchandises à destination de Niamey, le Niger et le Bénin ont en commun un mégaprojet. Il s’agit du Pipeline d’exportation de pétrole brut qui quitte Agadem dans la région de Diffa pour la Station terminale de Sèmè dans le département de l’Ouémé au Bénin.
Le Niger réfléchit à des solutions pour exporter son pétrole via un autre territoire
La construction de cet ouvrage est presque achevée. Seulement, les relations entre les deux pays se sont entre-temps dégradées avec l’arrivée des militaires au pouvoir à Niamey.
Le Bénin comme la plupart des autres pays de la Cedeao a fermement condamné le putsch et soutien une intervention militaire au Niger pour déloger les auteurs du coup d’Etat et rétablir l’ordre constitutionnel. Porto-Novo a même indiqué qu’il participerait à l’opération.
Cette prise de position a fortement déplu aux nouvelles autorités de Niamey selon Africaintelligence. En effet, le magazine rapporte que la junte réfléchit à des solutions pour exporter le brut produit par la China National Petroleum Corp (CNPC) via un autre territoire.
Les options les plus inconcevables seraient sur la table
Toutes les options, même les plus inconcevables, seraient sur la table des militaires au pouvoir à Niamey. Le Bénin risque gros puisque le pays devrait bénéficier de quelque 300 milliards de francs Cfa de recettes fiscales sur 20 ans dans le cadre de l’exploitation de cet oléoduc.
On s’avance sans doute vers une bataille juridique entre les deux pays, l’Etat étant une continuité. Rappelons que des accords ont été signés entre le Niger et le Bénin dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, et Niamey, ne peut les rompre sans conséquences, encore que le pipeline est presque achevé.
Source – APS