Résistance africaine : Comment le continent brise les tendances de baisse de la richesse mondiale
La 14e édition du Global Wealth Report, publiée conjointement par Credit Suisse et UBS, a révélé des tendances économiques surprenantes, avec une baisse de la richesse mondiale en 2022, marquant ainsi le premier recul depuis 2008. Le rapport exploité par Jeune Afrique indique que cette chute de 2,4 % a été accompagnée d’une diminution de 3,6 % de la richesse moyenne par individu, s’établissant à 84 718 dollars (77 786 euros) par personne. Les facteurs prédominants derrière cette baisse incluent l’appréciation du dollar et l’inflation en hausse.
Anthony Shorrocks, l’économiste et auteur du rapport, a souligné que si les taux de change étaient restés stables par rapport à 2021, la richesse totale aurait en réalité connu une croissance de 3,4 % et la fortune par adulte aurait augmenté de 2,2 % en 2022. Cependant, alors que plusieurs régions du monde, dont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie-Pacifique, ont vu leur richesse décliner, l’Afrique a réussi à tirer son épingle du jeu.
La situation en Afrique
L’Afrique a enregistré une augmentation de sa richesse totale de 1,5 % malgré une croissance démographique significative, ce qui a entraîné une légère diminution de 1,3 % de la richesse par adulte. Cependant, il est important de noter que le nombre d’individus aisés en Afrique reste nettement inférieur à celui d’autres régions du monde. Par exemple, le nombre de personnes fortunées ayant une fortune comprise entre 100 millions et 500 millions de dollars est 45 fois inférieur aux États-Unis, vingt fois inférieur en Europe et trois fois inférieur en Amérique latine. Une étude récente de Henley & Partners prévoit toutefois une augmentation de 42 % du nombre d’individus aisés au cours de la prochaine décennie.
La concentration de la richesse
La majorité des individus ultrariches en Afrique sont localisés en Afrique du Sud, en Égypte et au Nigeria. Selon le Global Wealth Report, ces pays cumulent une fortune de 900 milliards de dollars pour leurs citoyens les plus fortunés. En comparaison, les fortunes les plus riches s’élèvent à 5 milliards de dollars au Burundi, 2 milliards en République centrafricaine et 347 milliards au Maroc. Cette croissance de la richesse est en grande partie alimentée par le secteur immobilier, qui demeure en demande constante malgré la hausse des taux d’intérêt. Les villes métropolitaines comme Lagos, Johannesburg et Nairobi connaissent notamment une demande croissante dans le domaine foncier.
L’essor du secteur immobilier
Même en période de crise, l’Afrique du Sud continue de se distinguer grâce au développement de ses zones résidentielles. Avec près de 3 700 résidences évaluées à plus d’un million de dollars, le pays s’affirme comme l’un des marchés immobiliers de prestige mondiaux. De son côté, la Namibie, souvent considérée comme le futur eldorado économique du continent avec une croissance prévue dépassant les 60 % d’ici 2032, attire un intérêt croissant grâce à son programme de résidence par investissement attractif.
Perspectives mondiales
Selon le Global Wealth Report, une croissance de 38 % de la richesse mondiale est anticipée au cours des cinq prochaines années, atteignant 629 000 milliards de dollars en 2027. Cette croissance sera principalement stimulée par les marchés à revenus faibles et moyens. D’ici 2027, l’étude prévoit qu’il y aura 372 000 individus ultra-riches (possédant un patrimoine d’au moins 30 millions de dollars), dont 500 résideront en Afrique.
Source – seneweb