Espace: un nouvel «objectif Lune» pour la Russie

La Russie vient de lancer cette nuit son premier engin vers la Lune depuis 1976, soit après 47 ans d’attente. En plein contexte de tensions géopolitiques – et dans une course à la Lune récemment relancée –, Moscou espère marquer le coup et reprendre une place de choix dans le concert spatial. 

S’agit-il d’un petit ou d’un grand pas pour le secteur spatial russe ? En tout cas, à 02h10 du matin, heure de Moscou, le lancement de la station d’étude de près de 800 kg Luna-25 – à bord d’une fusée Soyouz 2.1b – a été un succès. Une « page nouvelle dans l’histoire de la Russie moderne », comme l’a décrit la presse du pays, retransmise en direct sur les chaînes gouvernementales Rossiya-1 ou Russia Today.

Un secteur spatial en perte de vitesse

Ce vol est surtout un test crucial pour l’agence Roscosmos, car bien loin du temps de la splendeur soviétique dans le domaine, le spatial russe est en perte de vitesse. Le départ de Luna-25 avait lui-même été repoussé maintes fois depuis 2010.

Et guerre en Ukraine oblige, la Russie se retrouve également livrée à elle-même, dépourvue de la collaboration habituelle avec la Nasa et l’Agence spatiale européenne. Elles devaient toutes les deux participer à ce lancement, mais aussi aux futurs Luna-26 et Luna-27.

En cas d’alunissage réussi après de quatre à cinq jours de trajet, Luna-25 devra explorer pendant un an les sols du méconnu pôle Sud de la Lune, qui pourrait recéler de découvertes scientifiques.

Un rapprochement avec la Chine

Ce nouvel « objectif Lune » russe accompagne aussi un rapprochement en cours avec le secteur spatial chinois. Pékin et Moscou prévoient ainsi à terme la construction d’une station lunaire commune. Le lancement du jour a d’ailleurs eu lieu depuis le cosmodrome Vostochny, ouvert en 2016 et situé en Extrême-Orient, tout près de la frontière chinoise. 

Le secteur spatial est source d’une grande fierté en Russie, les Soviétiques ayant lancé le premier satellite, Spoutnik, envoyé en orbite terrestre le premier animal, une chienne nommée Laïka, le premier homme, Iouri Gagarine, puis la première femme, Valentina Terechkova. L’URSS avait toutefois été battue par les États-Unis pour le premier homme sur la Lune, avec le vol Appolo XI de Neil Armstrong en juillet 1969.

Le programme spatial russe, qui s’appuie toujours en grande partie sur des technologies de conception soviétique, écrit l’AFP, peine à innover et souffre de sous-financement chronique, Moscou donnant la priorité aux dépenses militaires.

SOURCE RFI

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