Discours musclé pour motiver ses joueuses : La méthode Renard ne plaît pas à tout le monde

Vous avez vu le discours de Hervé Renard, qui motive ses joueuses avant France-Brésil lors de la Coupe du monde 2023 ? Melissa Plaza aussi. Et l’ancienne joueuse de Mont­pellier et de Lyon n’a pas du tout aimé ce qu’elle a découvert.«S’il est capable de faire ça devant les caméras, il faut imaginer quand la caméra n’est pas l໫C’est un discours dans lequel le gars passe son temps à hurler, le ton est tellement fort que l’oreille sature et ça rend le discours plus creux qu’il ne l’est déjà, déplore-t-elle dans un entretien accordé à So Foot. Donc ça n’a plus aucun effet. On voit ça beaucoup dans le football, malheureusement. C’est ce que je déplore un peu. Quand on regarde les commentaires sur Twitter, tout le monde trouve ça cool de se faire hurler dessus pendant une demi-heure, 45 minutes… Mais s’il est capable de faire ça devant les caméras, il faut imaginer ce qu’il est capable de faire quand la caméra n’est pas là. Il faut imaginer aussi qu’on retrouve ce discours-là pendant la causerie, les entraînements, les matchs…»L’ancienne internationale française de poursuivre : «Les gens ne se rendent pas compte de ces attitudes virilistes, cette gestuelle, regrette-t-elle. Parce qu’il y a le ton, mais il y a aussi la gestuelle. Il passe son temps à taper du poing dans sa main, à avoir des gestes extrêmement brusques, etc. Ces gestes-là, c’est quelque chose qu’on retrouve quand on le voit à la fin du match s’adresser aux arbitres de manière extrêmement choquante, presque à les menacer, il faut voir que tout ça est un spectre.»Mélissa Plaza, aujourd’hui doctorante en psychologie sociale, développe son propos dans l’interview en prônant une approche moins «virile» dans les discours de motivation, plus basée sur l’intelligence et l’émotion.Selon elle, les discours musclés comme celui de Renard sont le reflet d’une société patriarcale. «Il est grand temps qu’on arrête de valoriser la virilité comme ça. Se battre contre le patriarcat, c’est aussi se battre contre toutes les composantes du patriarcat. Et dans les composantes du patriarcat, vous trouvez ce virilisme, cette masculinité toxique, qui apparaît dans ce discours de Hervé Renard.»

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