Série d’emprunts obligataires : Endettement sans questions

Lequotidien – Le Sénégal sollicite, une troisième fois, le marché financier régional pour financer ses besoins de liquidités. Ces opérations, qui se succèdent quasiment chaque trimestre, connaissent un grand succès, révélateur de la confiance en la capacité du pays à honorer ses engagements. Malheureusement, cette capacité ne va pas de pair avec la nécessaire transparence quant à l’utilisation de ces énormes montants empruntés au nom du Peuple.Que font-ils de tout cet argent ? Le gouvernement vient de lancer un nouvel appel public à l’épargne, de 120 milliards de francs Cfa, depuis avant-hier, pour un emprunt obligataire d’un taux général de plus de 6%, étalé en trois tranches de 5, 7 et 10 ans. Cet emprunt, lancé sur le marché régional de l’Uemoa, est opéré par la Sgi Invictus Capital & Finance et s’étend jusqu’au 24 août prochain. Il est ouvert à des particuliers ainsi qu’à des personnes morales.L’arrangeur souligne que l’emprunt obligataire ainsi sollicité permettra à l’Etat du Sénégal de financer des projets-clés d’infrastructures, ainsi que de «renforcer ses capacités économiques pour un avenir plus prospère». Les 120 milliards recherchés par l’Etat sont répartis en 3 tranches distinctes. La première, de 50 milliards, est remboursée sur 5 ans, à 6, 15%. La seconde tranche, de 40 milliards, est remboursée sur 7 ans, à un taux de 6, 30%. Tandis que la troisième, d’un montant de 30 milliards, est remboursée sur 10 ans à 6, 50%.La question posée à l’entame de cet article, se justifie par le fait que cela fait quasiment la troisième fois en 7 mois que le Sénégal a recours au marché régional pour financer ses projets de développement. Le 6 janvier dernier, déjà, il avait lancé une souscription de bons du Trésor pour 150 milliards, avant de revenir en mars de la même année, pour 120 mil­liards d’emprunt obligataire. Toutes ces opérations ont con­nu un succès remarquable, les souscriptions dépassant, dans la plupart des cas, les montants recherchés. En mars dernier, la souscription à l’emprunt obligataire avait atteint le double du montant sollicité par le pays. C’est dire que le Séné­gal est loin d’avoir un problème de crédibilité financière. Sa signature est toujours res­pectée et honorée sur le marché financier.Le problème, dans un contexte où le débat sur le niveau d’endettement du pays s’envenime de jour en jour, c’est de savoir si ces nombreux engagements financiers de l’Etat ne servent pas à financer en plus des opérations budgétaires, des projets d’infrastructures.Il faut savoir que le Sénégal n’est pas actif uniquement sur le marché financier de l’Uemoa. Il sollicite aussi le marché de la Cedeao. On se rappelle l’emprunt obligataire lancé avec la Bidc, pour 120 milliards de francs Cfa en juin 2022. Le pays souscrit également à des eurobonds, et même des Sukuks, dans le cadre de la finance islamique.

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