Le patron de l’ONU fixe les nouvelles priorités de l’institution «dans un monde fracturé»
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a présenté jeudi 20 juillet son « Nouvel agenda pour la paix », une série de réflexions et de recommandations regroupées après plus d’une année d’enquête auprès des 193 pays membres. Deux propositions importantes se démarquent : l’ONU propose que l’organisation, et notamment son organe exécutif, le Conseil de sécurité, soit plus proactif et il appelle aussi à repenser les opérations de maintien de la paix.
Avec Carrie Nooten correspondante RFI à New York,
Dans ce nouveau monde multipolaire, face à de nouveaux genres de conflits, plus fragmentés et menés par des acteurs moins identifiables, Antonio Guterres a décidé qu’il était du devoir de l’ONU de produire une nouvelle boussole pour ses pays membres.
Dans son « Nouvel agenda pour la paix », dont les recommandations devraient guider les Nations unies pour les années à venir, il conseille notamment que l’organisation soit plus proactive, avec plus de médiations, plus de plateformes de discussion, à un moment où le monde se divise en blocs. Il s’agit de passer d’une ONU qui doit résoudre les conflits à une ONU qui les prévient.
Repenser les missions de la paix
Et c’est ainsi qu’il explique également qu’il faut repenser les missions de maintien de la paix : les Casques bleus ont permis de préserver des cessez-le-feu et protéger des civils de la violence, mais ils sont les cibles de telles attaques ces dernières années, que le modèle a montré ses limites. Contrairement aux idées reçues, ils ne peuvent imposer la paix ou n’ont pas ni la mission ni les moyens de combattre les groupes terroristes qui se multiplient.
Alors que des pays comme le Mali ou la République démocratique du Congo se sont montrés mécontents des forces onusiennes déployées chez eux, Antonio Guterres pense qu’il faut réfléchir à des modèles plus souples, avec des stratégies de sortie individualisées.