Sénégal: quitter les PMA pour devenir un pays émergent

La volonté du gouvernement est de faire du Sénégal, un pays émergent à l’horizon 2035. «Il n’y a pas de réticence au niveau du gouvernement à poursuivre ce processus, puisque c’est ce qui est cohérent par rapport à notre volonté et notre engagement à faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2035», a indiqué hier Mamadou Bamba Diop, Directeur général de la planification et des politiques économiques, lors de la clôture  de l’atelier national de validation du profil de vulnérabilité et de l’étude sur l’impact  de la Zlecaf sur les perspectives de  transformation structurelle. Il précise que quelle que soit l’issue de l’évaluation, «le Sénégal est résolument engagé déjà à travers sa stratégie de développement, à se donner l’ambition d’être un pays émergent à l’horizon 2035».

Pour son reclassement hors de la catégorie des Pays les moins avancés (Pma), le Sénégal est dans une bonne dynamique. Ainsi, en février 2021, le pays a été évalué et retenu parmi les pays éligibles à la sortie des Pma. Mais il demeure confronté à quelques défis à relever.

Bien qu’éligible pour sortir du secteur des Pma, au regard  de ses bonnes performances sur le plan économique et sur le plan social avec un niveau de revenu par tête assez élevé et un niveau de développement de capital humain assez élevé, «le Sénégal reste un pays très vulnérable particulièrement au changement climatique. Cette vulnérabilité a été examinée, étudiée et des propositions ont été faites», a dit  Souleymane Diallo, le coordonnateur de la Direction générale de la planification des politiques économiques (Dgppe). D’après lui,  «91% de la population vivent dans des zones arides. Cela pose des problèmes de sécheresse. 7% des populations vivent dans des zones de basse altitude. Ce sont des populations exposées à des inondations. Il s’y ajoute l’avancée de la mer au niveau du littoral et l’érosion côtière. Nous avons commencé à remarquer que  le réchauffement climatique, qui est anticipé au niveau international, est ressenti dans ce pays. Cela se matérialise par un déficit pluviométrique qui impacte l’agriculture, l’élevage et la pêche».

Malgré ces difficultés, l’exploitation du pétrole et du gaz peut contribuer à aider le pays à atteindre son objectif de sortie de la catégorie des Pma. «Le Sénégal  va exploiter des ressources de pétrole et de gaz à partir de fin 2023-début 2024, sur une période de 15 à 30 ans. C’est une  opportunité du point de vue budgétaire pour avoir de l’argent, de création d’emploi. Ce qui est recommandé est de saisir cette fenêtre d’opportunités pour pouvoir investir beaucoup dans les énergies vertes, les énergies renouvelables. C’est dans ce sens que la Direction des hydrocarbures a précisé qu’à l’horizon 2030, le mix énergétique prévu sera de 40%. Ainsi, le gouvernement du Sénégal va saisir cette opportunité pour investir dans les centrales à gaz. Cela permettra de diviser par 3 les émissions de gaz à effet de serre au Sénégal», indique M. Diallo.


Par Justin GOMIS – [email protected]

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