Guerre en Ukraine: Poutine affirme infliger des pertes «catastrophiques», Kiev assure «avancer»
Qu’en est-il des premiers jours de la contre-offensive ukrainienne face aux troupes russes ? Lundi soir, le président ukrainien reconnaissait que l’opération était « difficile » mais il affirmait que ses troupes progressaient. Ce mardi 13 juin, le président russe a affirmé le contraire, revendiquant avoir mis en déroute l’armée ukrainienne. Mais en réponse, Kiev et ses alliés ont revendiqué de nouveaux gains territoriaux.
Face à un petit groupe de journalistes, Vladimir Poutine revendique un échange franc, honnête. Le président russe reconnaît certains ratés : un manque de préparation face aux attaques menées en territoire russe depuis l’Ukraine ou encore certaines armes qui font défaut. Mais quand il est question de la contre-offensive lancée par l’Ukraine, il revendique une victoire totale. En quelques jours, l’Ukraine aurait déjà perdu « 25 ou 30% » des équipements fournis par les Occidentaux, assure-t-il.
« Il n’y a pas seulement plus de 160 chars qui ont été détruits mais aussi 360 véhicules de combat d’infanterie. Il ne s’agit pas que d’équipement venant des pays de l’OTAN. Il y a aussi des véhicules blindés soviétiques. Mais que ce soit les Bradley ou les Leopards, ils brûlent très bien », raille le président russe. La raillerie vise des blindés américains et allemands livrés à l’Ukraine. Et pour enfoncer le clou, le président russe ironise sur le terme même de contre-offensive, alors que l’Ukraine a préparé cet assaut pendant des mois.
En visite à Washington, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a jugé que le soutien des pays membres de l’Alliance à l’Ukraine porte ses fruits. « Le soutien que nous apportons ensemble à l’Ukraine fait maintenant la différence sur le champ de bataille en ce moment même, car l’offensive est lancée et que les Ukrainiens font des progrès, des avancées. Il est encore tôt », assure-t-il. Le commandant en chef de l’armée ukrainienne a, de son côté, affirmé, que les opérations se déroulent selon le plan prévu et que l’armée ukrainienne avance.
La Russie se défend d’être responsable de la destruction du barrage de Kakhovka
L’Ukraine affirme aussi que le barrage de Kakhovka a été détruit par la Russie la semaine dernière. Les services de sécurité intérieurs disent avoir intercepté un appel prouvant la responsabilité russe. Pour le chef de la diplomatie de l’Union européenne, « tout parait indiquer » que la Russie est à l’origine de cette destruction. Mais Moscou s’en défend, accusant Kiev. Ces accusations ont été reprises par Vladimir Poutine, qui recevait des journalistes spécialistes des questions de défense.
« Ils ont utilisé des roquettes Himars délibérément et à plusieurs reprises pour frapper le barrage de Kakhovka. Ils avaient peut-être une sorte d’usine à cet endroit. Je n’en sais rien. Peut-être ont-ils ajouté quelque chose d’insignifiant une fois de plus – et la destruction a commencé. Nous ne sommes pas intéressés par ces hypothèses, car les conséquences sont graves pour les territoires que nous contrôlons et qui sont russes. Ça, c’est la première chose », a expliqué Vladimir Poutine.
« Et la deuxième, a repris le président russe, je vais dire une chose étrange, mais malheureusement, la destruction du barrage a perturbé leur contre-offensive sur cet axe. Pourquoi je dis « malheureusement » ? Il est préférable pour eux de mener une offensive à cet endroit. »
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), est attendu à la centrale ukrainienne de Zaporijjia, ce mercredi 14 juin. Rafael Grossi doit inspecter le site pour voir si cette centrale, occupée par les Russes, a été mise en danger par la destruction de barrage de Kakhovka, sur le fleuve Dniepr.