Ucad – Après les saccages: Mémoire intacte

Plus de peur que de mal ! Alors que tout le monde redoutait la disparition d’une partie de sa mémoire avec le saccage de certains bureaux et l’incendie d’une partie des archives au niveau des facultés de médecine, de pharmacie, d’odontostomatologie et des lettres et sciences humaines, le Rectorat de l’Ucad rassure tout le monde : rien n’a été perdu.

Par Alpha SYLLA – Les saccages notés dernièrement à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar avaient suscité une vague d’indignation dans tout le pays. Aussi, ses diplômés étaient inquiets avec la détérioration des documents stockés à l’université, après le passage des vandales les 1er et 2 juin derniers à la suite du verdict du procès Adji Sarr-Ous­mane Sonko. Sur des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, l’on voyait des dossiers partiellement ou complétement calcinés lors des événements malheureux du début du mois. Certains avaient même avancé que des archives datant de décennies auraient été brûlées et que l’Ucad a perdu une partie de sa mémoire.

Le Rectorat a partagé une bonne nouvelle en éloignant ces inquiétudes. Dans un communiqué, il tient à rassurer l’opinion nationale et internationale sur la disponibilité de ces documents, notamment au niveau de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) et de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpo), qui ont été particulièrement prises pour cibles par des casseurs. S’agissant de la Fmpo, l’autorité déplore, avec ces actes de vandalisme, une perte de 15% des dossiers stockés dans un magasin annexe des archives. Mais, renseigne le communiqué paru hier, il s’agit principalement de dossiers du personnel inactif dont les doubles sont également disponibles à la Direction des ressources humaines.

Tout en réaffirmant la capacité de l’université à accomplir son mandat et ses fonctions, le Rectorat estime que les incendies d’archives à la Faculté des lettres et sciences humaines n’affectent en rien son fonctionnement. «Seul le dépôt annexe a été touché par un incendie volontaire ayant affecté environ vingt mille (20 000) dossiers d’étudiants. Cependant, les métadonnées sont conservées dans une base de données Access, ce qui constitue une mémoire virtuelle de l’ensemble des dossiers», peut-on lire dans le document. «Les procès-verbaux des examens n’ont pas été affectés par le sinistre. Les informations pédagogiques restent donc intactes pour tous les étudiants de la Flsh depuis 1957. Elles sont conservées en lieu sûr», argue le communiqué. Dès lors, «les diplômes de ces deux facultés restent authentifiables et délivrables car aucun procès-verbal n’a été perdu et les relevés de notes sont reproductibles sur une base parfaitement légale».

Plan de préservation des archives
En Conseil des ministres hier, le Président Sall a évoqué aussi les récents évènements durant lesquels les archives de nombre de structures publi­ques et parapubliques essentielles ont été détériorées et perdues avec des conséquences administratives et financières. Pour lui, l’importance des archives publiques, qui constituent un patrimoine national inestimable, au service de l’Administration et des cito­yens, n’est plus à démontrer. A ce titre, le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre «d’engager toutes les diligences nécessaires en vue de la mise en exécution, dès ce mois de juin 2023, d’un Plan d’urgence de préservation et de modernisation des archives dans le secteur public en particulier».

Lequotidien

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