Au Cameroun anglophone, les groupes armés indépendantistes changent de stratégie

Ayant subi des revers au plan militaire, affaiblis et divisés, les « Ambaboys » ont basculé vers de nouveaux modes d’action faits de rackets, d’enlèvements avec demande de rançons, mais aussi d’attentats. Quitte à mettre en jeu leur légitimité auprès des populations.

Assiste-t-on à une reconfiguration, dans la durée, des modes d’action des groupes armés séparatistes, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, au Cameroun ? Un événement récent est venu mettre sur la table cette interrogation

Le 19 mai 2023, dans la localité de Kedjom Keku, non loin de Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest, trente femmes organisent, selon des sources officielles, une marche pacifique, pour protester contre les actes de groupes armés indépendantistes, qui imposent aux populations le paiement de « taxes » à leur profit.

Retour à l’accueil / AfriqueANALYSEAu Cameroun anglophone, les groupes armés indépendantistes changent de stratégieAyant subi des revers au plan militaire, affaiblis et divisés, les « Ambaboys » ont basculé vers de nouveaux modes d’action faits de rackets, d’enlèvements avec demande de rançons, mais aussi d’attentats. Quitte à mettre en jeu leur légitimité auprès des populations.Publié le : 04/06/2023 – 07:585 mnDes femmes passent au bord d’un marché abandonné à Buea, dans la province majoritairement anglophone du Sud-Ouest, le 3 octobre 2018, à côté de l’épave d’une voiture brûlée prétendument par des combattants séparatistes lors d’une récente attaque.Des femmes passent au bord d’un marché abandonné à Buea, dans la province majoritairement anglophone du Sud-Ouest, le 3 octobre 2018, à côté de l’épave d’une voiture brûlée prétendument par des combattants séparatistes lors d’une récente attaque. AFP – MARCO LONGARITexte par :Valentin ZingaSuivrePUBLICITÉAssiste-t-on à une reconfiguration, dans la durée, des modes d’action des groupes armés séparatistes, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, au Cameroun ? Un événement récent est venu mettre sur la table cette interrogation.Le 19 mai 2023, dans la localité de Kedjom Keku, non loin de Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest, trente femmes organisent, selon des sources officielles, une marche pacifique, pour protester contre les actes de groupes armés indépendantistes, qui imposent aux populations le paiement de « taxes » à leur profit.Le lendemain, les manifestantes sont enlevées par des éléments desdits groupes, avant d’être libérées, quatre jours plus tard. Selon les autorités locales, les trente femmes auraient été torturées durant leur détention. Cette information ne fait pas l’unanimité. Selon un analyste avisé des questions sécuritaires dans la zone, interrogé par RFI, « les femmes n’ont pas été violentées parce que certainement, il y a eu échange. C’est de ça que vivent désormais ces groupes, ou plus exactement ces gangsters qui utilisent la guerre comme étant une économie désormais, après que les groupes [armés] ont été déstructurés et démantelés par les forces conventionnelles. » SOURCE RFI

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