Etude de Pew Research Center: Le Maroc, bastion de la foi musulmane dans la région MENA
Dans un monde de plus en plus sécularisé, où les traditions religieuses se diluent dans le tourbillon de la modernité, il est un pays qui semble résister à cette vague d’effacement spirituel : le Maroc. Selon une étude colossale menée par le Pew Research Center sur une période de quinze ans, de 2008 à 2023, le Royaume chérifien s’impose comme le pays le plus religieux de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA).
Oui, dans un océan de changements culturels et sociétaux, le Maroc se dresse tel un phare immuable où la foi reste un repère fondamental, transcendant les générations et les évolutions sociales. Selon l’étude menée par le Pew Research Center, une statistique saute immédiatement aux yeux : 90 % des Marocains considèrent la religion comme un élément essentiel de leur quotidien.
La ferveur marocaine en chiffres : le Royaume en tête du classement MENA
Ce chiffre place le Royaume bien au-dessus de ses voisins régionaux, en tête du classement MENA. Derrière lui, la Palestine se hisse à la seconde place, suivie de près par la Jordanie et l’Irak. Le Maroc domine donc en matière de religiosité dans cette région du globe, une prééminence qui ne laisse guère de place au doute.
En revanche, lorsqu’il s’agit de la pratique quotidienne de la prière, le Maroc se place en quatrième position, avec 70 % de sa population affirmant prier chaque jour. Si ce chiffre témoigne d’une grande assiduité spirituelle, il demeure en deçà des sommets atteints par l’Indonésie, où 98 % des habitants accordent une importance capitale à la religion, et 95 % d’entre eux prient quotidiennement. Le contraste met en lumière la singularité du modèle marocain : une foi profondément ancrée, mais vécue avec une certaine souplesse, loin des extrêmes.
Une longue étude, mais bien révélatrice
Durant quinze longues années, l’ONG américaine a analysé les pratiques religieuses au sein de la région MENA, en se penchant sur divers indicateurs : la fréquence de la prière, l’assiduité aux lieux de culte, l’importance accordée à la religion dans les décisions quotidiennes, ou encore la perception de la foi dans la sphère publique et privée. Et, c’est précisément au Maroc que la religion occupe, plus qu’ailleurs, une place centrale dans la vie au quotidien. Loin d’un simple rituel, elle semble être le fil rouge qui tisse les liens sociaux, culturels et identitaires.
Plusieurs facteurs expliquent cette prééminence. Tout d’abord, l’attachement historique et spirituel du Royaume au soufisme, cette branche mystique de l’islam qui privilégie la spiritualité profonde et l’intériorité. Cette tradition, renforcée par la figure du Roi, Amir Al Mouminine, confère au Maroc une stabilité religieuse unique dans une région souvent tiraillée par des courants extrémistes ou des interprétations conflictuelles.
Ensuite, le tissu social marocain reste marqué par une religiosité qui se vit au quotidien, de manière naturelle et intégrée. La religion n’est pas cantonnée à des moments isolés, elle imprègne l’ensemble des interactions sociales : des salutations qui invoquent la paix divine aux décisions économiques, en passant par les structures familiales. Le Marocain moyen ne perçoit pas la foi comme une sphère distincte de sa vie : elle en est le cœur vibrant.
Une résilience face aux vents du changement
Dans un contexte dans lequel de nombreux pays de la région MENA oscillent entre sécularisation et radicalisation, le Maroc a réussi à maintenir un équilibre subtil. La modernité y est certes présente – de Casablanca aux startups de Rabat – mais sans jamais renier l’ancrage spirituel qui fait la singularité du pays. Cette cohabitation harmonieuse entre tradition et modernité est le fruit d’une politique religieuse réfléchie et d’une population qui, bien que tournée vers le progrès, reste profondément attachée à ses racines spirituelles.
Cependant, il ne faut pas se laisser bercer par l’image d’un conservatisme figé. La jeunesse marocaine, bien que religieuse, se questionne, débat, et réinterprète sa foi à la lumière des défis contemporains. Le respect des traditions n’empêche pas une dynamique de renouveau, où le religieux continue d’évoluer avec les aspirations des nouvelles générations. En cela, le Maroc incarne une forme de religiosité moderne, enracinée, mais adaptable, une alchimie que peu de pays parviennent à maintenir et à lui envier.
Quelle projection pour l’avenir ?
Alors que d’autres sociétés de la région tendent à s’éloigner de la pratique religieuse ou à tomber dans l’extrémisme, le Maroc semble tracer sa propre voie. L’étude du Pew Research Center laisse entrevoir une stabilité future de ce modèle marocain, où la foi continue de jouer un rôle fédérateur et régulateur. A l’heure où la mondialisation impose des valeurs globales souvent déconnectées des réalités locales, le Maroc pourrait bien devenir une référence pour ceux qui cherchent à réconcilier tradition et modernité.
In fine, cette enquête de quinze ans confirme ce que les observateurs attentifs avaient déjà noté : au Maroc, la foi n’est pas seulement un héritage, c’est une force vivante qui structure la société. Ce pays, où la prière rythme la journée et où la spiritualité s’entrelace avec les aspirations modernes, pourrait bien être l’exemple le plus abouti d’une religion intégrée à la vie contemporaine sans perdre de sa substance. Dans un monde en quête de sens, il semble que le Maroc ait trouvé un équilibre que beaucoup pourraient envier.
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