#Ziguinchor – L’adjoint au maire sur l’augmentation des salaires : «La mairie ne peut honorer cet engagement»

Secouée par un mouvement d’humeur des travailleurs qui réclament une augmentation des salaires après la décision de l’Etat de généraliser la revalorisation dans les collectivités territoriales, la mairie de Ziguinchor n’est pas dans la logique d’appliquer la mesure. Selon l’adjoint au maire en charge des Planifications et des ressources humaines de la commune de Ziguinchor, l’augmentation va coûter à la municipalité environ 18 millions de francs Cfa par mois, 223 millions l’année et fera grimper la masse salariale annuelle à 800 millions.

Par Khady SONKO – La municipalité n’a pas apprécié la sortie de ses travailleurs mercredi à travers leur sit-in. Par ailleurs, la mairie indique qu’elle ne peut pas pour le moment revaloriser les salaires. «Les finances de la mairie sont très fragiles», a réagi El Hadji Saër Faye dans l’après-midi. Selon l’adjoint au maire en charge des Plani­fica­tions et des ressources humaines de la commune de Zi­guinchor, l’augmentation va coûter à la municipalité environ 18 millions de francs Cfa par mois, 223 millions l’année, soit une masse salariale de 800 millions l’année. «La mairie ne peut pas gérer une augmentation de 55% de la masse salariale», confesse l’adjoint au maire. En plus, le budget a été validé et approuvé au mois de décembre. «On est au mois d’avril. En cours d’année, comment on peut honorer cet engagement ? Ce qu’ils demandent, ce n’est pas une signature. L’augmentation concerne plus de 550 communes. La commune de Ziguinchor est-elle l’unique commune qui n’a pas connu cette augmentation ? Celles qui ont payé ne dépassent pas cinq ou six communes, et ce sont de petites mairies», s’est défendu M. Faye.

Il estime qu’il s’agit de sit-in déguisés aux accents politiques. «Ils veulent dénigrer l’image de la mairie et du maire Ousmane Sonko. Ils sont là pour des intérêts crypto-personnels…», a accusé El Hadji Saër Faye. A l’en croire, les grévistes n’ont pas déposé de préavis, ni demandé à rencontrer les autorités municipales. «Il peut y avoir augmentation de salaire à condition que l’Etat, qui a validé cette augmentation, puisse créditer sur nos comptes bancaires. Dans ce cas, on fera l’augmentation. Mais avec ses ressources internes, la mairie ne peut pas faire face à cette augmentation», indique l’adjoint au maire.

Il faut savoir que la mesure de l’Etat relative à la revalorisation des salaires perturbe le fonctionnement des collectivités territoriales. Les travailleurs réclament que leur soit appliquée cette augmentation conformément à l’article 29 de la loi numéro 2011 du 30 mars 2011 relative aux fonctionnaires des collectivités territoriales. «L’article 3 de la loi susmentionnée stipule que la rémunération et les indemnités auxquelles a droit le fonctionnaire des collectivités territoriales sont à la charge des collectivités territoriales», a rappelé mercredi Habib Goun­diam, à l’issue de leur sit-in devant la mairie de Ziguinchor. Selon le Secrétaire général de la section communale de l’Inter­syndicale des travailleurs des collectivités territoriales, cette mesure n’est pas respectée dans l’étendue de la région, alors qu’elle devait entrer en vigueur depuis le 31 mars. «Il n’y a pas une seule collectivité territoriale qui n’a pas reçu cette circulaire et ces barèmes de paiement», a déclaré Habib Goundiam. Ses camarades et lui réclament l’application de cette mesure, sans quoi ils vont continuer à se battre jusqu’au jour où ils vont obtenir gain de cause. D’ici là, les travailleurs des collectivités territoriales vont dérouler leur plan d’actions.

Ainsi, le sit-in du mercredi devait être suivi hier d’un débrayage. Finalement, il ne l’ont pas observé, mais certains ont porté des brassards rouges. Suite au protocole d’accord signé entre le gouvernement et les secteurs de l’enseignement et de la santé, le 26 février et le 10 mai 2022, l’Etat a procédé à la revalorisation des salaires desdits secteurs. Il s’en est suivi une généralisation de cette revalorisation aux autres agents de l’Etat.


[email protected]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *