Sit-in devant les locaux de Walf pour soutenir le Pape Ndiaye
À Dakar, plusieurs centaines de personnes ont participé à un sit-in dimanche 19 mars devant les locaux du groupe de presse Walfadjri pour demander la libération du chroniqueur judiciaire Pape Ndiaye. Le journaliste est inculpé depuis le 7 mars pour, entre autres, diffusion de fausses nouvelles. Il avait affirmé dans une émission que la majorité des juges du parquet général s’étaient prononcés en faveur d’un non-lieu de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viols.
Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois
Dans la foule aux t-shirts siglés « Libérez Pape Ndiaye ! » et aux écharpes aux couleurs du Sénégal, des confrères journalistes venus montrer leur soutien, comme Sambou Biagui de l’Association de presse pour l’entraide et la solidarité. « Nous sommes en train de constater qu’aujourd’hui, la liberté de la presse est en train d’être bafouée au Sénégal. Et quand les journalistes n’ont plus le droit à dire ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent, ça devient dangereux. »
Également venus au sit-in, beaucoup de citoyens sénégalais inquiets, qui trouvent l’arrestation de Pape Ndiaye excessive. Ibrahima Soumaré travaille dans le tourisme. « Je suis l’un de ces fans, je suis ses émissions, je sais que c’est l’un des meilleurs concernant la justice. Et c’est pourquoi je me suis déplacé pour venir le soutenir. »
Véronique Diallo est étudiante en marketing : « Même s’il a commis une erreur, il suffisait d’un communiqué pour démentir ce qu’il a dit ou bien l’appeler juste pour demander pourquoi il a dit ce qu’il a dit, tout simplement. Pas besoin d’une arrestation. »
Le DG de Walfadjri, Cheikh Niasse, dénonce des attaqués répétées contre son groupe de presse. La chaîne Walf TV avait déjà été suspendue pendant une semaine en février pour avoir diffusé des images de manifestations violentes. « Il s’agissait là d’une volonté d’asphyxier financièrement le groupe Walfadjri. Ensuite, l’arrestation de monsieur Pape Ndiaye. Il y a une volonté, en tout cas, de fermer tout simplement le groupe. »
L’ONG Amnesty internationale dit s’inquiéter de l’intensification de la répression au Sénégal, à un an de la prochaine élection présidentielle.