Restitution de Viheillir avec le Sida : Les bonnes notes d’un projet

Si le projet Vieillir avec le Vih/Sida (Viheillir) a inclus 373 personnes, il a été prouvé que cette maladie n’est plus une contrainte pour vieillir normalement. La restitution du projet a permis de mesurer le chemin parcouru.

Par Justin GOMIS – La première phase du projet Viheillir est arrivée à son terme.

Lancé en 2021, il avait pour objectif d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées de plus de 50 ans vivant avec le Vih/Sida et d’atteindre une cible de 400 personnes.

Au final, ce projet, réalisé sur trois sites, à savoir le Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (Crcf), le Cta du Chu de Fann et l’Hôpital militaire de Ouakam, a été financé par Expertise France et a permis d’inclure 373 personnes vivant avec le Vih en 2024.

Aujourd’hui, il a eu un impact positif concernant les politiques nationales en permettant «l’intégration des besoins spécifiques des personnes âgées dans le plan stratégique national pour une riposte multisectorielle intégrée contre le Vih, la tuberculose et l’hépatite virale au Sénégal (2023-2030), la contribution à l’élaboration de protocoles nationaux pour le dépistage et la prise en charge de comorbidités, le partage des données de prévalence des comorbidités chez les Pvvih».

Ce fut un défi pour permettre aux malades de «vieillir avec le Vih». C’est finalement devenu une expérience qui a permis de soulager un nombre grandissant de personnes. Avec l’âge, surviennent des maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète, et d’autres affections dont les complications peuvent altérer la qualité de vie des personnes.

«Ces personnes âgées sont plus exposées que celles non vivant avec le Vih à la survenue des comorbidités classiques comme le diabète, l’hypertension artérielle.

Et c’est pour améliorer la qualité de vie de ces personnes vivant avec le Vih/Sida que ce projet a été initié en vue de répondre à ces questions en mettant en place des stratégies innovantes au niveau clinique et dans la communauté afin d’améliorer la santé des personnes âgées vivant avec le Vih de plus de 50 ans au Sénégal et au Came­roun», expose Dr Mamadou Khoumé, le chef du service de Gériatrie de Fann et coordonnateur du projet «Vieillir avec le Vih».

Il a indiqué que les personnes vieillissantes sont confrontées au défi de conicité du Vih. Car les «antirétroviraux de haute performance ont transformé le cours de cette maladie qui est devenue une maladie chronique, considérée comme une comorbidité».

Par contre, les Pvvih sont plus exposées que les autres à la survenue des commodités classiques comme le diabète et l’hypertension artérielle.Ainsi, des stratégies mises en place comportaient l’élaboration, avec les experts nationaux et les autorités de santé, de protocoles simplifiés et standardisés pour le dépistage et la prise en charge des cinq principales comorbidités ciblées par le projet : l’hypertension artérielle, le diabète, les hépatites B et C, et les lésions précancéreuses du col de l’utérus, le renforcement de capacités des professionnels de santé et des acteurs communautaires, le dépistage, le diagnostic et la prise en charge intégrée des cinq comorbidités, la mise en œuvre d’activités communautaires de prévention, dépistage, promotion de la santé et plaidoyer.

En plus, les organisations qui gravitent autour de la lutte contre le Sida et d’autres maladies, comme le Réseau national des associations de Pvvih, l’association Aboya, l’Association sénégalaise de soutien aux patients et familles victimes d’Avc (Asp/Avc), l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Aassad) et le Conseil national des aînés du Sénégal (Cnas), ont été impliquées à travers des activités communautaires.

Fatoumata Ly, représentante de la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), rappelle que le problème majeur dans la lutte contre le Vih a été la prise en charge des patients qui n’avaient pas de traitement. «Ensuite, on arrive à l’étape où c’est la Pvvih qui prenait un repas de comprimés.

Ils (les malades) prenaient beaucoup de comprimés. Après les efforts consentis par tous les acteurs et les résultats de la recherche, on est actuellement à un comprimé par jour. C’est dire que le Vih est actuellement une maladie chronique comme l’hypertension artérielle et le diabète», rappelle-t-elle.

Tout en insistant sur la «prise en charge de certaines comorbidités, à savoir l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer, mais également les hépatites B et C».Pour permettre à ces personnes âgées de vivre et de bien vieillir, Dr Khoumé invite les acteurs à s’y mettre.

Grâce au projet, on connait exactement la prévalence de l’hypertension artérielle chez les personnes âgées vivant avec le Vih et comment les prendre en charge. Alors que la moyenne d’âge des personnes vivant avec le Vih est de 75 ans. Cela suffit pour renou­veler la deuxième phase qui sera décentralisée au niveau communautaire, vers Kaolack.

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