Saint-Louis-visite d’une délégation d’investisseurs coréens conduite par le CMIA : vers la réalisation d’une Zone Économique Spéciale

La salle de conférence du Conseil départemental de Saint-Louis a accueilli hier, mercredi 17 décembre, une table ronde réunissant les responsables de l’Agence Régionale de Développement (ARD), de l’Association des Maires du Département de Saint Louis, ainsi qu’une importante délégation d’investisseurs coréens partenaires du Conseil Mondial des Investissements et des Affaires (CMIA). Les échanges ont porté sur un portefeuille de projets destinés à constituer la Zone Économique Spéciale de Grand Saint-Louis dont le coût global s’élève à 2000 milliards FCFA. Ces initiatives ambitionnent de générer des emplois, de renforcer les infrastructures, et de contribuer à la souveraineté industrielle, énergétique et alimentaire du Sénégal.

Présidée par le Préfet du département de Saint-Louis, Abou Sow, la rencontre a réuni les autorités locales,  notamment les maires et représentants des cinq communes du département regroupés au sein d’un groupe mixte, ainsi des acteurs économiques régionaux,  pour définir les contours des projets d’investissements portés par le Conseil Mondial des Investissements et des Affaires (CMIA) dans le cadre de la mise en place de la Zone Économique Speciale de Grand Saint-Louis. Parmi les projets évoqués, figurent une usine d’assemblage d’ascenseurs, une unité industrielle de production de voiture électrique label Sénégal, une unité de remplissage de gaz, la production industrielle d’urée, des programmes de solarisation de bâtiments et une chaîne de restaurants OFC .

Selon Mme Awa Thiam, Directrice du Conseil mondial des investissements et des affaires (CMIA) pour l’Afrique, cette initiative s’inscrit dans un processus engagé depuis deux ans avec le groupe mixte, accompagné par l’ARD,  « cette démarche a démarré depuis deux ans avec le groupe mixte, qui est accompagné par l’ARD. Ces projets ne sont pas venus ex nihilo. Nous avons eu un travail avec l’ARD et nous avons identifié des projets qui pourraient intéresser le département de Saint-Louis et permettre à celui-ci de se développer davantage. Il s’agit de différents projets d’un montant de 2 000 milliards de francs CFA ».

Elle a également souligné la volonté des membres du CMIA et des investisseurs partenaires de faire de Saint-Louis un véritable hub d développement.  Evoquant l’aéroport de Saint-Louis récemment rénové, elle a néanmoins relevé l’absence d’infrastructures numériques et digitales indispensables pour un positionnement international. « Nous savons que Saint-Louis a tous les atouts pour vraiment être un pôle de développement dont les autres pays, je ne parle même pas des autres régions, pourraient s’inspirer. (…). Ces démarches sont en train de se matérialiser », a-t-elle déclaré.

Interrogée sur l’implication des entreprises locales et des populations dans la réalisation de ces projets, Mme Thiam a insisté sur la spécificité du CMIA en affirmant que « la spécificité du CMIA, c’est qu’on n’importe pas. On impose n à chacun de nos membres appuyés ou de nos partenaires de mettre en place des industries. »

L’objectif est de favoriser la formation des jeunes, leur insertion professionnelle au sein des unités industrielles et l’acquisition d’outils nécessaires au développement endogène. « Nous comptons expressément travailler avec nos jeunes afin de les installer dans leurs terroirs, pour qu’ils ne bougent plus, et qu’ils n’aient plus à aller chercher ailleurs ce qu’ils peuvent trouver dans leur pays », a-t-elle confié.

Pour le maire de la commune de Saint-Louis et président du groupe mixte, Mansour Faye, cette rencontre revêt une importance majeure en ce sens qu’elle a permis une première prise de contact approfondie autour des projets présentés par la délégation coréenne. Ces projets, a-t-il souligné, devraient contribuer de manière significative au développement économique et social du département, avec des retombées à l’échelle nationale. « Pour nous, groupe mixte du département de Saint-Louis, cela constitue une opportunité fondamentale pour la création d’emplois, mais aussi pour la croissance économique et endogène à la zone. Nous saluons et montrons notre disponibilité, notre détermination à accueillir de tels projets qui constituent des opportunités pour le développement de notre grand territoire, le territoire du département de Saint-Louis », a-t-il dit avant de rappeler que la zone économique sera implantée dans la commune de Gandon dans le cadre de l’intercommunalité.

Le président du Conseil départemental de Saint-Louis, Me Moustapha Mbaye, a pour sa part replacé cette initiative dans la perspective d’un Sénégal aspirant à l’émergence. Il a rappelé que « il y a quelques dizaines d’années, le Sénégal et la Corée étaient à des niveaux de développement semblables », soulignant i l’intérêt que représentent l’expérience, l’expertise et les bonnes pratiques coréennes pour le pays.

Prévue sur une superficie de 560 hectares et susceptible de générer plus de 50 000 emplois directs et indirects, la Zone économique spéciale de Grand Saint-Louis se veut un cadre structurant destiné à offrir des opportunités durables aux jeunes et aux femmes, à favoriser la création d’emplois, à améliorer le cadre de vie et à renforcer l’attractivité et l’image de Saint-Louis à l’échelle nationale et internationale.

Yves Tendeng

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