Randonnée citoyenne à Dakar: la société civile réclame la réciprocité dans la délivrance des visas

Réunies hier, dimanche 14 décembre 2025 à Dakar, à l’occasion d’une randonnée pédestre symbolique, les organisations sénégalaises de défense des droits des migrants ont élevé la voix pour dénoncer les difficultés persistantes auxquelles font face les citoyens sénégalais dans l’obtention de visas. Une mobilisation citoyenne qui s’inscrit dans un contexte marqué par un durcissement des procédures migratoires, jugées longues, opaques, coûteuses et souvent attentatoires à la dignité humaine.

Dans leur déclaration rendue publique, les organisations rappellent le paradoxe d’un Sénégal reconnu pour son hospitalité légendaire, accueillant chaque année des centaines de milliers d’étrangers, tandis que ses propres ressortissants subissent humiliations et refus injustifiés pour des motifs professionnels, académiques, sanitaires, familiaux ou touristiques.

Les signataires rappellent avoir engagé, il y a un an, un dialogue avec certaines représentations diplomatiques, notamment européennes, dans l’espoir d’humaniser les procédures de délivrance des visas. Si des avancées ont été notées avec des pays africains comme le Kenya et la Namibie, qui ont supprimé l’obligation de visa pour les Sénégalais, aucune amélioration significative n’a été enregistrée du côté européen.

Face à cette situation, la société civile appelle l’État du Sénégal à jouer pleinement son rôle diplomatique en instaurant une politique de réciprocité avec les pays qui restreignent l’accès à leurs territoires. Une revendication qui fait écho à la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko, lequel avait clairement affirmé la volonté du gouvernement de défendre la dignité des Sénégalais à l’étranger et de revoir, sur une base équitable, les relations migratoires et consulaires du pays.

Les organisations exhortent également les autorités à renforcer les services consulaires, à documenter systématiquement les abus liés aux visas et à garantir la sécurité juridique des Sénégalais vivant hors du pays. Pour elles, la mobilité internationale ne saurait être un privilège réservé à quelques-uns, mais un droit fondamental qui doit être reconnu et protégé.

Par cette mobilisation citoyenne, la société civile entend maintenir la pression et accompagner toute initiative allant vers une plus grande justice et équité dans la circulation des personnes.”

Ousmane GOUDIABY
SUDQUOTIDIEN

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