RDC-Rwanda: comment Washington veut rattraper la Chine sur les minerais stratégiques et Kinshasa en tirer profit

La bonne application des accords de paix entre Kinshasa et Kigali ne peut se dissocier d’une stratégie plus ample de sécurisation de l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques de la RDC, mais aussi de la reconfiguration des corridors d’exportation et de repositionnement face à l’avance prise par la Chine. « Nous allons extraire certaines des terres rares, extraire certaines de ces ressources, et payer. Tout le monde va gagner beaucoup d’argent », a clairement expliqué Donald Trump.

Par : Patient Ligodi – RFI

Les États-Unis ont choisi leur moment. Le 4 juillet, à Washington, Donald Trump reçoit Paul Kagame et Félix Tshisekedi pour l’endossement de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, la signature d’un cadre d’intégration économique régionale et d’accords bilatéraux entre Washington et Kinshasa, d’un côté, et Washington et Kigali, de l’autre. Mais derrière la mise en scène diplomatique, le président américain expose clairement le cœur de la démarche : « Cet accord crée un nouveau cadre pour la prospérité économique. Il y a une richesse immense dans cette terre magnifique. C’est une terre magnifique. Mais elle a été gravement tachée de sang, d’énormes quantités de sang. » Très vite, il en vient à l’essentiel : « Aujourd’hui, les États-Unis signent également leurs propres accords bilatéraux avec le Congo et le Rwanda, qui ouvriront de nouvelles opportunités pour les États-Unis afin d’accéder aux minerais critiques et de fournir des avantages économiques à tout le monde. Et nous allons envoyer certaines de nos plus grandes entreprises dans les deux pays. Et nous allons extraire certaines des terres rares, extraire certaines de ces ressources, et payer. Tout le monde va gagner beaucoup d’argent. »

À partir de là, la grille de lecture est posée : la paix entre Kinshasa et Kigali est indissociable d’une stratégie plus large de sécurisation de l’accès américain aux minerais stratégiques de la RDC, de reconfiguration des corridors d’exportation et de repositionnement face à l’avance prise par la Chine.

La région des Grands Lacs relue à travers le binôme RDC-Rwanda

Le National Security Strategy of the United States of America (NSS) de novembre 2025 vient confirmer cette approche. Le document traite d’abord la région des Grands Lacs à travers le seul binôme RDC-Rwanda, présenté comme un conflit que Donald Trump dit avoir « réglé » et qu’il cite pour illustrer sa diplomatie de paix. Dans le chapitre Afrique, ce couple sert d’exemple type des crises que Washington veut pacifier avant d’y ancrer un agenda d’investissement, notamment dans l’énergie et les minerais critiques.

Le poids minier de la région des Grands Lacs correspond précisément à ces priorités américaines. L’ensemble montre une démarche assumée : pacifier le duo RDC-Rwanda pour sécuriser l’ouverture économique et inscrire durablement cette zone dans les chaînes d’approvisionnement stratégiques américaines.

C’est à la lecture croisée de ce NSS, du cadre d’intégration économique régionale et des accords bilatéraux, que la stratégie américaine apparaît le plus clairement.

Un accord bilatéral pour structurer l’accès aux « actifs stratégiques » congolais

L’accord bilatéral entre la RDC et les États-Unis s’inscrit sur du long terme. Il engage Kinshasa à « faciliter un accès stable, prévisible et à long terme aux minéraux critiques pour les ressortissants américains et leurs alliés ». Les États-Unis justifient ce dispositif par la nécessité de préserver leur sécurité nationale, de soutenir leur réindustrialisation et de maintenir leur compétitivité dans des secteurs jugés stratégiques : défense, énergie, technologies de pointe, industrie automobile.

Le calendrier est serré. La RDC doit établir dans un mois une liste initiale d’« actifs stratégiques » : minerais critiques, or, zones d’exploration non encore attribuées. Cette liste, qui n’est pas encore prête, selon nos informations, fait déjà l’objet d’un travail technique en cours. Elle pourra être élargie à tout moment par les deux parties. C’est ce socle qui doit constituer une « réserve stratégique d’actifs » à laquelle les États-Unis et leurs alliés auront accès. La RDC accordera aux ressortissants américains un droit de première offre sur cette réserve. Selon les informations de RFI, ce travail couvre l’étendue du pays : ce n’est pas seulement l’Est ni uniquement la région du Katanga (sud du pays) qui sont concernés par l’identification des minerais et des réserves non attribuées.

In fine, Kinshasa et Washington envisagent la mise en place d’une « réserve stratégique de minerais » située en RDC. Elle aura pour finalité de garantir aux États-Unis un approvisionnement prévisible et durable en minerais critiques, notamment le cobalt, de renforcer la capacité congolaise en matière de gestion nationale des ressources, de stabilisation de la valeur, de transformation locale, d’industrialisation et de création d’emplois, mais aussi de « promouvoir la résilience et des approches équitables fondées sur le marché au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales ».

« Faire en sorte que le Kivu ne soit pas tourné vers l’Est mais vers l’Ouest »

Cet accord est également une tentative américaine de rééquilibrer la part des minerais congolais qui partent aujourd’hui vers la Chine. À ce stade, deux grandes routes dominent : vers l’océan Indien ou vers l’Afrique du Sud, avant d’alimenter en grande partie les circuits asiatiques. C’est cette géographie que Washington entend infléchir.

Le corridor de Lobito est au cœur de cet effort. Il s’agit d’assurer qu’une part significative des minerais stratégiques qui sortent du Copperbelt africain – « la ceinture de cuivre » qui s’étend sur une partie de la Zambie et du Katanga – se dirige vers Lobito, donc vers les États-Unis et l’Europe, plutôt que vers l’océan Indien. « Les voies d’évacuation naturelle des produits qui iraient par le Rwanda, c’est l’océan Indien. Et l’océan Indien, c’est la Chine. Il fallait faire en sorte, dans l’intérêt des Américains qui sont les parrains de ce cadre d’intégration régionale économique, qu’on puisse avoir une chaîne d’approvisionnement qui passe par l’Ouest. Parce que, par exemple, les terres rares, c’est aussi le Maniema [une autre province de l’est de la RDC, NDLR]. Il y a un projet de fer qui quitterait le Katanga qui remonterait jusqu’au Maniema. Il y a un projet de route qui descendrait par Bukavu, Uvira, Kalemie [trois villes de l’est de la RDC, respectivement situées dans le Sud-Kivu et le Tanganyika, NDLR] pour descendre vers le Katanga et rejoindre le corridor de Lobito. C’est inverser la tendance, faire en sorte que le Kivu, qui est riche, ne soit pas tourné vers l’Est mais vers l’Ouest », explique André Wameso Nkualoloki, actuel gouverneur de la Banque centrale du Congo et, auparavant, parmi les principaux négociateurs de la RDC dans ces deals avec les Américains.

Les États-Unis veulent également valoriser leur grand investissement dans le corridor ferroviaire Sakania–Lobito. À cette fin, sur demande des États-Unis, la RDC et ses entreprises publiques prévoient qu’au moins 50% des volumes de cuivre, 90 % des volumes de concentré de zinc et 30% des volumes de cobalt qu’elles choisiront de commercialiser en vertu de leurs droits de commercialisation et de participation au capital, seront exportés via le corridor Sakania–Lobito d’ici à cinq ans.

Pour l’instant, on en est loin. En 2024, selon les autorités congolaises, les produits miniers congolais exportés par Lobito représentaient environ 150 000 tonnes, alors que la RDC sort environ 3 millions de tonnes de cuivre. Pour que les investissements consentis sur Lobito soient rentables, il faut davantage de fret venant de la RDC utilisant ce corridor.

Selon nos informations, les États-Unis ont insisté pour inscrire des chiffres dans l’accord. En clair, c’est une réponse directe aux « nouvelles routes de la soie », la Belt and Road Initiative (BRI), sachant que la RDC était le 45e pays africain à avoir signé un document de coopération avec la Chine sur cette initiative. C’est aussi, explicitement, une « guerre de corridors ». Avec ces investissements, la RDC s’inscrit durablement dans les corridors occidentaux.

Le front transatlantique : Lobito au centre du dispositif États-Unis–UE

Juste un jour après la conclusion de l’accord RDC–États-Unis, une déclaration d’intention du gouvernement des États-Unis et de la Commission européenne concernant le corridor de Lobito et l’investissement dans la région des Grands Lacs vient compléter l’architecture. Les deux parties disent vouloir « créer les conditions nécessaires pour accroître les investissements américains et européens dans la région, reconnaissant que le développement économique constitue un pilier essentiel de la stabilité à long terme ».

Au cœur de cet effort figure, là encore, le corridor de Lobito, décrit par le couple États-Unis-UE comme « un projet d’infrastructure transformateur » destiné à renforcer la connectivité régionale, sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques et stimuler une croissance économique durable. En reliant la RDC au port atlantique de Lobito, en Angola, ce corridor est présenté comme un instrument pour ouvrir « de nouvelles perspectives pour les échanges bilatéraux entre l’Afrique centrale, les États-Unis et l’Europe ». Washington et Bruxelles disent travailler « en étroite collaboration avec les acteurs du secteur privé et les partenaires africains » pour réhabiliter et moderniser le corridor, prenant acte des échanges entre le secteur privé et le gouvernement congolais sur des investissements dans la section congolaise. Elles se déclarent prêtes à examiner les options de financement et à rester « pleinement alignées et coordonnées » pour soutenir le succès du corridor.

La Société américaine de financement du développement international en première ligne

Cette stratégie se traduit aussi par des instruments financiers concrets. La Société américaine de financement du développement international (DFC) a annoncé, le 5 décembre, deux lettres d’intention qui approfondissent les partenariats stratégiques des États-Unis avec la RDC et le Rwanda « afin de favoriser la croissance économique, de renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement et de consolider la sécurité et la prospérité mutuelles ».

La première lettre d’intention porte sur un projet d’investissement en capital de la DFC dans une coentreprise entre Gécamines SA, l’entreprise minière d’État de la RDC, et Mercuria Energy Trading, un groupe international important dans le secteur des matières premières. Ce partenariat est destiné à « dynamiser la commercialisation du cuivre, du cobalt et d’autres minéraux critiques afin de sécuriser les chaînes d’approvisionnement américaines en ces minéraux ». Il vise aussi à améliorer « la transparence, la compétitivité et la valorisation locale », tout en facilitant l’accès des États-Unis et de leurs alliés à des matériaux issus de sources dites responsables.

La seconde lettre d’intention, signée avec Mota Engil Engenharia e Construção África SA, soutient la réhabilitation, l’exploitation et le transfert de la ligne ferroviaire Dilolo–Sakania en RDC. Le projet pourrait nécessiter un financement de la DFC à hauteur d’un milliard de dollars après examen complet. L’objectif est de relier cette ligne au chemin de fer atlantique de Lobito en Angola et d’en faire un corridor régional stratégique capable de « dynamiser les échanges commerciaux, attirer les investissements du secteur privé et renforcer la circulation des biens et des passagers essentiels en Afrique centrale et australe ».

« Ces investissements illustrent parfaitement l’engagement sans précédent du président Trump en faveur de la paix. Ces projets contribueront à sécuriser les chaînes d’approvisionnement essentielles, à développer les opportunités pour le secteur privé et à renforcer la compétitivité mondiale des États-Unis, tout en soutenant la paix, la prospérité et la dignité en Afrique centrale », a déclaré le PDG de la DFC, Ben Black. L’institution rappelle que ces projets s’inscrivent dans une volonté de « diversifier et renforcer les chaînes d’approvisionnement mondiales en matières premières essentielles », de réduire la dépendance à des circuits jugés « concentrés ou peu fiables » et de garantir aux industries américaines un accès à des intrants plus stables et plus sûrs.

Créée en 2019 avec le soutien des deux partis sous la présidence de Donald Trump, la DFC se définit comme l’agence d’investissement international du gouvernement américain. Elle collabore avec le secteur privé pour promouvoir la politique étrangère des États-Unis et renforcer la sécurité nationale en mobilisant des capitaux privés dans des secteurs jugés stratégiques, dont les minéraux critiques, les infrastructures modernes et les technologies de pointe.

Le MSP comme cadre multilatéral de la bataille des minerais

Cette offensive bilatérale s’inscrit dans un cadre plus large : le « forum sur le partenariat pour la sécurité des minéraux », le Minerals Security Partnership (MSP), une plateforme de coopération multilatérale pilotée par les États-Unis qui réunit pays producteurs et pays consommateurs autour des chaînes d’approvisionnement en matières premières. Le MSP est une collaboration de quatorze pays et de l’Union européenne, conçue pour « catalyser les investissements publics et privés dans des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais critiques ». Il considère des projets sur l’ensemble de la chaîne de valeur (extraction, traitement, raffinage, recyclage) et cible principalement le lithium, le cobalt, le nickel, le manganèse, le graphite, les terres rares et le cuivre. Les États-Unis y insistent sur l’élévation des standards environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la valeur ajoutée locale et la transparence.

La RDC apparaît déjà dans plusieurs activités du MSP, notamment via des accords de traitement et d’offtake – un type d’accord couramment conclu dans les secteurs minier et pétrolier et gazier – impliquant des filiales de Gécamines et des groupes comme le Belge Umicore ou le Japonais JOGMEC. L’accord bilatéral RDC–États-Unis et la construction de la réserve stratégique d’actifs s’insèrent dans cette même logique.

Kinshasa cherche à tirer profit de la rivalité sino-américaine

De cette rivalité, la RDC veut tirer profit. Se fermer aux Américains pour se présenter comme « territoire préférentiel » de la Chine serait dangereux pour Kinshasa. « Nous n’avons pas signé un accord pour remplacer un partenaire par un autre. La position de la RDC, c’est que nous avons intérêt à diversifier nos partenariats. La collaboration avec la Chine se poursuit », explique Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre congolais chargé de l’Économie nationale et signataire du partenariat stratégique RDC–États-Unis. En 2023, la Chine a importé pour 18,7 milliards de dollars de produits en provenance de la RDC, principalement des ressources minières. La RDC est « une pièce importante dans la rivalité Chine–USA » et cherche à s’en servir.

Pour cela, il reste un important travail interne. Les États-Unis attendent des « gestes » de la part de Kinshasa : incitatifs, ajustements fiscaux et réglementaires, zones spéciales. Il est prévu que le régime fiscal et juridique congolais reste la base unique, mais la RDC envisage d’offrir des avantages fiscaux et réglementaires spéciaux aux investisseurs américains dans certaines zones. Par exemple, la RDC s’engage à modifier sa loi fiscale dans les douze mois.

Côté congolais, il y a aussi des attentes. Comme avec la Chine (identification de projets jugés capables de « booster » le développement), une liste de « projets stratégiques » doit être dressée avec les États-Unis. Ce seront des « initiatives transformatrices » identifiées par la RDC comme essentielles à sa vision de développement à long terme. Cette liste est, elle aussi, attendue dans un délai d’un mois, et le travail est en cours. Ces projets doivent faire l’objet de financements par des institutions américaines.

Pour suivre l’ensemble, les deux parties établissent un Forum de partenariat économique États-Unis–RDC, qui doit se réunir tous les deux ans, alternativement à Washington et à Kinshasa, ainsi qu’un dialogue intergouvernemental destiné à approfondir la coopération.

Une architecture complexe et précise de suivi de cette coopération

Les États-Unis et la partie congolaise ont conçu un dispositif de suivi extrêmement serré, articulé autour d’un comité directeur conjoint (« Joint Steering Committee ») qui devra tenir sa première réunion dans les 90 jours suivant l’entrée en vigueur de l’accord, puis deux réunions par an, avec la possibilité de sessions extraordinaires. Ce comité mixte, composé de cinq représentants américains et cinq représentants congolais, devient la véritable tour de contrôle du partenariat. Il est chargé d’examiner chaque étape : investissements, fiscalité, offtake, corridors logistiques, transparence, gouvernance.

L’ambassade des États-Unis à Kinshasa aura également un rôle régulier : la RDC devra lui fournir des briefings trimestriels sur toute décision liée aux quotas ou interdictions d’exportation du cobalt. Dans la même logique, un examen formel des incitations fiscales créées pour les projets stratégiques devra être conduit chaque année, dans les douze mois suivant l’entrée en vigueur de l’accord. Le partenariat prévoit en outre une revue complète tous les trois ans menée conjointement par les deux parties pour évaluer l’exécution globale du texte.

Au-delà de ce pilotage technique, Washington et Kinshasa créeront un Binational Economic Partnership Forum, véritable forum politique et économique, dont la première édition devra être programmée dans les 365 jours suivant l’entrée en vigueur, puis organisée tous les deux ans, en alternance entre Washington et Kinshasa. Ce forum doit accueillir le secteur privé américain, appelé à devenir une pièce importante du dispositif, notamment pour la logistique, l’énergie, l’exploration minière et la transformation locale.

L’accord prévoit par ailleurs la création d’un Comité de coordination sur le complexe hydroélectrique Grand Inga, avec représentation paritaire, chargé de suivre l’avancement des projets hydroélectriques stratégiques et de mobiliser les financements nécessaires. Les projets miniers inclus dans la « Strategic Asset Reserve » feront, eux, l’objet d’un suivi spécifique : le comité devra vérifier l’application des droits de première offre, les négociations et les délais de trois mois renouvelables pour examiner chaque offre américaine. L’ensemble de cette architecture traduit la volonté de Washington de verrouiller politiquement, commercialement et stratégiquement son partenariat avec la RDC, en plaçant le suivi et la redevabilité au cœur de la relation.

Transformer la rivalité sino-américaine en levier de développement

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Il faudra maintenant traduire ces dispositifs en décisions nationales. Des négociateurs congolais, contactés par RFI, évoquent déjà la session de mars au Parlement pour accélérer le travail législatif et élaborer une feuille de route claire. Les responsables congolais insistent sur le fait qu’ils veulent « trouver leur compte » dans ce deal.

« C’est un tournant historique, il faut en prendre la mesure nous-mêmes. La paix dépend de la responsabilité qui est la nôtre », explique André Wameso. « Jusque-là, les relations économiques entre Kinshasa et Washington étaient régies par un accord de promotion et de protection réciproque des investissements conclu en 1994. On est passé d’un niveau à un autre », souligne Daniel Mukoko Samba. À ses yeux, « le partenariat stratégique signé entre la RDC et les USA est un niveau élevé de confiance politique entre les deux gouvernements avec des objectifs et des intérêts de long terme qui s’alignent ».

André Wameso ajoute une mise en garde qui résume aussi l’enjeu de crédibilité côté congolais : « Tout cela ne peut fonctionner qu’avec notre sérieux. Je le dis sans langue de bois, ils ont expérimenté pendant trente ans une coopération sur nos matières premières avec le Rwanda et cela a fonctionné. Regardez vos iPhones et Samsung, le coltan vient essentiellement de chez nous. Si nous voulons entrer dans un partenariat stratégique sérieux avec les Américains, il faut que nous soyons sérieux et montrer que nous sommes capables d’approvisionner de manière optimale en ressources minérales dont ils ont besoin pour leur économie. »

Dans ce cadre, la RDC reste, comme le résument certains acteurs du dossier, une « pièce importante dans la rivalité Chine–USA ». Toute la question, désormais, est de savoir si Kinshasa parviendra à transformer cette rivalité en véritable levier de développement, en s’appuyant sur les engagements arrachés à Washington, sur la diversification de ses partenariats et sur sa propre capacité à définir et défendre une vision de long terme.

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