Cameroun : Marc Brys, sélectionneur désélectionné

Tout juste reconduit à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o semble avoir « pris la confiance », selon la formule contemporaine consacrée. Une confiance qui, pourtant, n’a a priori jamais fait défaut à l’ancien attaquant des Lions indomptables. Particulièrement emphatique, lors de sa dernière conférence de presse, le patron de la Fecafoot a profité de son train de nouvelles mesures pour limoger, le 1er décembre en comité d’urgence

Si la mesure – que le Belge conteste –n’étonne guère, c’est le timing qui surprend. Au moment du limogeage, il ne restait que vingt jours avant le début de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se tient au Maroc, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Une CAN que le Cameroun paraît aborder dans une posture délicate, l’équipe nationale ayant été, par exemple, éliminée, par la RDC, dans la course à la qualification pour la prochaine Coupe du monde. Peut-être la décision de Samuel Eto’o consiste-t-elle justement à sauver les meubles in extremis.

Conflit ouvert entre Samuel Eto’o et Marc Brys

Plusieurs conflits avaient déjà opposé la fédération au technicien nommé par le ministère des Sports. C’est ainsi qu’en 2024, était devenue virale la vidéo d’une altercation publique entre Samuel Eto’o et un représentant du ministre des Sports, en présence du sélectionneur. Le président de la Fecafoot avait, un temps, désigné une équipe d’encadrement de remplacement, avant que le ministère et la fédération se mettent d’accord, en octobre 2024, sur une formule associant Marc Brys à des techniciens locaux.

Opportunément populiste, l’ancienne gloire du Real Madrid a entamé son deuxième mandat à la tête de la Fecafoot en assurant qu’« aucun joueur [ni] aucun entraîneur ne sera plus au-dessus du Cameroun ». Pourtant, même va-t-en-guerre à l’égard du ministère, Eto’o explique, en annexe d’une liste de 11 griefs adressés à Brys – de mauvais résultats, mais aussi de « multiples incidents » et « des actes et propos irrévérencieux » –, que le changement ne vise qu’à « instaurer un climat serein au sein [de l’équipe] des Lions indomptables pour une préparation et une participation optimales à la Coupe d’Afrique des nations ».

Le Belge de 63 ans devrait être remplacé – sauf nouveau rebondissement – par David Pagou qui officiait jusque-là comme adjoint. Il reste à découvrir comment le ministère des Sports digérera ou non la fronde de la Fecafoot, dans un pays où le sport roi a toujours fait l’objet d’une forte politisation. Peut-être, chacun décidera-t-il de ne faire de vagues qu’après l’événement continental…

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