Zelensky à Paris en plein va-et-vient diplomatique

Deux semaines après son dernier passage à Paris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’entretient de nouveau avec Emmanuel Macron ce lundi 1ᵉʳ décembre à l’Élysée. L’occasion pour lui de consolider ses soutiens européens au moment où il est fragilisé politiquement et où les États-Unis pilotent d’intenses tractations diplomatiques pour arrêter la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine.

Par :RFI avec AFP

Alors qu’une équipe de négociateurs ukrainiens est partie pour les États-Unis dimanche 30 novembre afin de discuter du plan américain, en 28 points, négocié il y a une semaine à Genève pour mettre fin à la guerre, Volodymyr Zelensky est reçu ce lundi 1ᵉʳ décembre par Emmanuel Macron. C’est la dixième fois, depuis le début du conflit avec la Russie, que le président ukrainien se rend dans l’Hexagone.

Le chef de l’État devait retrouver son principal négociateur, Roustem Oumerov, de retour des États-Unis, lequel lui a détaillé le contenu des discussions menées ce week-end en Floride. Des échanges qualifiés de « difficiles » mais « productifs » par les deux parties, tant les questions des concessions territoriales et des garanties de sécurité restent épineuses.

Depuis dimanche, Volodymyr Zelensky s’est entretenu avec plusieurs responsables européens sur ces négociations, dont deux fois avec le président finlandais Alexander Stubb, qui entretient de bonnes relations avec Donald Trump

De son côté, l’émissaire américain Steve Witkoff est lui attendu à Moscou pour rediscuter le projet et rencontrera Vladimir Poutine mardi après-midi, selon le Kremlin. Ces discussions seront suivies de près par les Ukrainiens, tant l’envoyé américain est considéré comme proche de Vladimir Poutine.

Une semaine « cruciale » pour l’Ukraine

La semaine qui s’ouvre s’annonce donc « cruciale » pour l’Ukraine, a affirmé la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, avant une réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne à Bruxelles. Selon la cheffe de la diplomatie européenne, il est « clair que la Russie ne veut pas la paix, et c’est pourquoi, dit Kaja Kallas, nous devons rendre l’Ukraine aussi forte que possible afin qu’elle soit prête à se défendre dans cette période extrêmement difficile ».

Les Européens espèrent que l’administration de Donald Trump, qu’ils soupçonnent de « complaisance » vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l’Ukraine, considérée comme un rempart face aux ambitions russes.

De son côté, le président ukrainien – qui incarne depuis bientôt quatre ans la résistance ukrainienne à l’invasion russe à grande échelle lancée en février 2022 – est fragilisé par une situation militaire qui n’est pas favorable aux troupes ukrainiennes. L’armée russe gagne du terrain, kilomètre carré par kilomètre carré, sur la ligne de front. Même si l’armée ukrainienne réussit encore des coups d’éclat comme l’attaque de deux pétroliers russes par des drones marins le week-end dernier, elle souffre. Comme souffre le peuple ukrainien, victime des attaques incessantes des drones et des missiles russes sur les villes et les civils. 

Le gouvernement est par ailleurs éclaboussé par un important scandale de corruption, qui a contraint Volodymyr Zelensky à limoger son éminence grise, son chef de cabinet Andriy Iermak.

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