Erosion côtière de l’ile de Gorée : une digue de protection à 49 % d’avancement ; les autorités et la Banque mondiale saluent un projet “impressionnant”

Le Projet d’Investissement régional pour la Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ) entre dans une phase décisive sur l’île de Gorée. Financé à hauteur de 221,7 millions de dollars par la Banque mondiale, le FEM, le Fonds nordique de développement et les États bénéficiaires, ce programme régional vise à renforcer la résilience des zones côtières du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Togo, de Sao Tomé-et-Principe et de la Mauritanie.

Pour la composante nationale, le Sénégal a obtenu un crédit de 34,7 millions de dollars, destiné notamment à la protection de Gorée contre l’érosion côtière. Les travaux portent sur la construction d’une digue en enrochement basaltique de 1,3 km, entre l’École Mariama Bâ et la mosquée de l’île. Après un retard lié aux contraintes logistiques au Port autonome de Dakar, le chantier, démarré en avril 2025, affiche 49 % d’avancement au 31 octobre 2025.

En visite sur le chantier aux côtés des autorités sénégalaises, la directrice sectorielle pour l’Environnement à la Banque mondiale, Elissa Baroudi, a exprimé toute sa satisfaction. « J’aimerais féliciter le gouvernement du Sénégal, parce que c’est un travail très impressionnant. La Banque a apporté des financements, mais c’est vraiment le Sénégal qui a été derrière tous ces travaux. Les travaux avancent de façon exceptionnelle et vraiment, bravo au Sénégal. »

Elle a rappelé l’importance stratégique de Gorée, classée patrimoine mondial de l’UNESCO. « C’est un site très important, pas seulement pour le Sénégal mais pour le monde. Il y a une dimension environnementale, mais aussi économique, notamment touristique. J’espère vraiment que tous ces travaux vont sauvegarder cette richesse pour le pays. »

Pour Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Environnement et de la transition écologique, : “Protéger Gorée, c’est protéger l’histoire et l’humanité” Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, présent sur le terrain, a souligné la valeur symbolique du projet. « Tout le monde connaît la valeur historique, urbanistique et culturelle de Gorée. C’est une île qui appartient au Sénégal et au monde entier, mais qui est menacée par l’érosion et la disparition progressive du littoral. » Le ministre rappelle que la digue constitue une réponse forte à cette menace : « La protection de Gorée est un choix stratégique. Le gouvernement du Sénégal, en collaboration avec la Banque mondiale, a décidé d’ériger une digue sur 1 300 mètres ,400 mètres d’un côté et 900 mètres du côté que nous visitons aujourd’hui. Les travaux sont très avancés et le niveau d’exécution est acceptable. »

Il souligne également la dimension transversale de l’initiative. « Nous sommes ici aux confins d’intérêts environnementaux, climatiques, culturels et historiques. Le ministère de la Culture aurait pu être là, car il y a une dimension patrimoniale essentielle. Gorée nous appartient, mais n’appartient pas qu’à nous seuls. »

Concernant les coûts, il précise : « La digue représente un investissement de 9 à 10 milliards de francs CFA, compte tenu des compléments apportés au contrat. » Le ministre se projette déjà : « Nous espérons qu’en 2026, nous pourrons revenir ici pour réceptionner cette infrastructure qui protège à la fois l’environnement et les symboles historiques que sont l’école Mariama Bâ, la Maison des Esclaves et l’ensemble du patrimoine de Gorée. »

MOUSSA THIAM
LESOLEIL

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