Sommet UA-UE de Luanda: la réunion s’achève sans annonce forte mais avec de nombreux engagements

Dans leur communiqué final publié mardi 25 novembre, les deux institutions continentales saluent leur partenariat « unique et stratégique » et prennent de nombreux engagements. Parmi eux : celui de soutenir et de promouvoir le multilatéralisme, de renforcer leurs relations commerciales, de développer leur collaboration sur les minerais stratégiques ou encore de juguler l’immigration illégale tout en favorisant la mobilité des citoyens des deux blocs.

Avec  Paulina Zidi envoyée spéciale RFI à Luanda,

Après deux jours d’échanges et de rencontres, les 80 délégations qui avaient été conviées en Angola pour le septième sommet Union africaine (UA)-Union européenne (UE) se sont séparées ce mardi 25 novembre. Si le communiqué final publié par les deux institutions continentales, qui ont célébré les 25 années de leur partenariat « unique et stratégique » à l’occasion de ce rendez-vous, ne contient aucune annonce forte, il comprend en revanche de nombreux engagements. Parmi eux notamment : celui de soutenir et de promouvoir le multilatéralisme, seule solution pour éviter « le chaos », selon le président du Conseil européen Antonio Costa.

« Lorsque nous permettons à un État, quel qu’il soit, de bafouer la sérénité et les frontières internationalement reconnues d’un autre pays, nous les autorisons tous à en faire de même. C’est pourquoi il n’existe aucune alternative à l’ordre multilatéral et international fondé sur des règles », a ainsi déclaré celui-ci, soulignant au passage que le partenariat UA-UE reposait sur « des valeurs partagées ». 

« Il faut que l’on arrive à exporter du cobalt, mais aussi des batteries de véhicule »

Les deux blocs ont également fait part de leur ambition de renforcer leurs relations commerciales et de développer leur collaboration sur les minerais stratégiques, point sur lequel l’Afrique a en particulier demandé à l’Europe de créer des chaînes de valeur ajoutée. « Il faut que l’on arrive à exporter du cobalt, mais aussi des batteries de véhicule », a par exemple affirmé Tete Antonio, le chef de la diplomatie angolaise et hôte du sommet, pour qui de nombreux défis restent encore à relever. « Nous avons parlé de paix, de sécurité, de gouvernance mais surtout, nous avons rappelé qu’il faudra bien que l’on travaille de façon à ce que la prospérité soit partagée et que les valeurs de solidarité, de coopération et de dialogue soient préservées », a-t-il ajouté.

S’il a par ailleurs été beaucoup question de migrations avec comme objectif de juguler l’immigration illégale tout en favorisant la mobilité des citoyens, les crises que traversent les deux continents ont aussi été au cœur des discussions : la guerre en Ukraine évidemment, mais aussi les conflits au Soudan et dans l’est de la RDC. En ce qui concerne les deux derniers, les participants au sommet ont condamné les atrocités commises par les Forces de soutien rapide (FSR) – notamment dans la ville d’El-Fasher – et réaffirmé leur soutien à la résolution 2773 des Nations unies ainsi qu’aux discussions de Washington et de Doha pour ramener la paix dans l’est du Congo où l’Europe n’a pas fait totalement sa part, a critiqué le ministre belge des Affaires étrangères.

« L’Union européenne s’est peut être trop vite satisfaite d’avoir pris des sanctions au mois de février ou au mois de mars dernier, sans se préoccuper ensuite suffisamment de l’évolution du dossier. Et aujourd’hui, je ne suis pas sûr que de nouvelles sanctions soit opportunes, au risque qu’elles soient instrumentalisées pour justifier le déraillement des processus de médiation en cours : même s’il faut rester lucide sur l’urgence humanitaire, il ne faudrait pas que des narratifs inappropriés pointent l’UE du doigt comme étant celle qui a finalement empêché la conclusion d’accords », a ainsi lancé Maxime Prévost.

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