Ukraine: à Genève, les Européens amendent le plan de paix américain

Ukrainiens, Européens et Américains étaient réunis dimanche à Genève pour avancer vers la paix. Quelques jours à peine après un plan présenté et défendu par l’administration américaine, les négociateurs européens font d’autres propositions pour garantir les frontières de l’Ukraine et sa souveraineté. Une sorte de « contre-proposition » indispensable pour les Européens qui ont largement pointé du doigt le plan américain, aux airs de capitulation pour certains.

Avec  Pierre Bénazet correspondant RFI à Bruxelles,

Les Européens opposent 24 points face aux 26 à 28 que contient le plan de Donald Trump. Ils les présentent non pas comme des contre-propositions, mais comme des améliorations ou des compléments à son plan. D’une part, car ils ne veulent pas braquer le président américain et surtout parce que le poids diplomatique et militaire des États-Unis pèsera lourdement dans la balance pour convaincre le Kremlin.

Certains des points avancés par Washington sont repris et modifiés par les Européens, comme la limitation des armées ukrainiennes, mais à 800 000 hommes au lieu de 600 000. De même, les Européens proposent que les États-Unis reçoivent 50% des bénéfices de l’entreprise de reconstruction de l’Ukraine, une concession qui peut aussi servir à pousser à des investissements américains. Ils ouvrent aussi la voie à une levée des sanctions.

En revanche, ils reconfirment la souveraineté ukrainienne, conditionnent d’éventuelles négociations territoriales à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu. Ils affirment aussi que les avoirs russes resteront gelés tant que la Russie n’aura pas versé à l’Ukraine des dommages de guerre. Enfin, les Européens proposent que la Russie adopte officiellement une politique de non-agression envers l’Europe et l’Ukraine. 

Dans une déclaration commune, Kiev et Washington ont évoqué des pourparlers « constructifs » en Suisse « concentrés sur l’objectif », à savoir « parvenir à une paix durable et juste ». Les États-Unis et l’Ukraine affirment qu’un « futur accord » de paix pour mettre fin au conflit avec la Russie « devra pleinement respecter la souveraineté » de Kiev. La Maison Blanche a salué « un pas en avant significatif » vers un règlement de paix dans ce pays européen en guerre.

Pendant ce temps, sur le terrain et malgré les négociations en cours, quatre personnes ont été tuées et 17 autres blessées ce dimanche dans une attaque russe sur Kharkiv, non loin de la frontière entre les deux pays.

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